Une jeune ouvrière rencontre un type qu'elle apprécie, mais disparait dans la nature, puis un chanteur avec qui elle tombe enceinte. Contre l'avis de tous, bien qu'elle n'ait que 18 ans, elle décide de garder cet enfant, mais le couple ne survivra pas à la naissance de la petite fille.
Je ne connais pas vraiment le réalisateur Bo Widerberg, mais dans sa jeunesse, il était un critique violemment contre le cinéma de Bergman, alors prédominant en Suède, car selon lui, il ne représentait pas la société de son pays, ainsi que la jeunesse.
C'est que, sous forte influence du cinéma anglais d'alors, dit free cinema, il réalisa ce premier film, remarqué au Festival de Cannes, sur un beau portrait de femme. Cela dit, le fond a de quoi dérouter tant on sent que le réalisateur semble filmer tout autre chose ; la vie de la jeunesse suédoise en 1963, dans des discours improvisés, mais qui donnent une certaine véracité dans l'histoire. Mais ce qui choque le plus n'est pas que la jeune femme tombe enceinte à 18 ans, mais qu'elle ne veut pas se marier. Quant au chanteur incarné par Thommy Berggren, il montre un type clairement pas à la hauteur, plein de bonne volonté, maladroit, mais qui va conforter Inger Taube de vivre seule sa vie de mère.
Il en résulte un film inégal, dû à ces problèmes de rythme, mais au fond plutôt attachant, et qui aura un certain impact dans le cinéma suédois qui ne rimera pas qu'avec Bergman.