Le cinéma aime les histoires d'amour impossibles, quitte à ce qu'elles ne durent qu'un moment. Il ne lui déplait pas de se nourrir de rencontres entre deux solitudes avec des êtres en marge de la vie et/ou de la société. Le père d'Italia appartient à cette catégorie avec d'un côté une femme aux cheveux flamboyants, exubérante et rebelle, et de l'autre un homme qui préfère les hommes, taciturne et introverti. Le film les accompagne du nord au sud de l'Italie, jusqu'en Calabre, la région d'origine du réalisateur, Fabio Mollo. Pour une quête identitaire et une réflexion sur la paternité, l'abandon et la responsabilité. Dans un pays comme l'Italie où les valeurs religieuses et familiales sont ce que l'on sait et où l'homoparentalité se heurte à la tradition, le sujet dépasse de loin de simples histoires individuelles. Pour autant, le film reste modeste dans son propos sans volonté didactique. Si son rythme est plutôt inégal avec certaines scènes maladroites, l'ensemble se révèle le plus souvent pudique avec le joli contrepoint des tempéraments opposés de ses deux principaux protagonistes. "Les miracles sont contre les lois de la nature" et peuvent se produire dans ce récit mélancolique porté par deux excellents acteurs : Isabella Ragonese et Luca Marinelli.