Le suicide du mari et du père adoré. Oui, mais quoi ? Que signifie-t-il réellement dans la vie de cette famille ? Quelle est sa résonance, sa signification, son impact ?


Je trouve que Mia Hansen-Love ne creuse pas assez les sentiments dans ce film, ni ceux de Grégoire lui- même (comment expliquer son suicide si soudain), ni celui de sa femme, de ses trois filles et de ses amis.


On suit cette famille dans ses moments de bonheur, mais on sent que quelque chose cloche. C'est comme un disque rayé dont on ne comprend pas vraiment la faille, mis à part que le père est préoccupé par les problèmes d'argent de sa société de production cinématographique.


Les images de la relation du père avec ses filles et sa femme sont certes belles esthétiquement, mais assez désincarnées.


On s'attache peu au personnage de ce père, présent sans être vraiment là, hyperactif.


En tout cas, je ne l'ai guère aimé ce personnage, et ce, dès le départ.
Contrairement à l'image que voulait en faire la réalisatrice : un homme charismatique, qui force l'admiration de sa famille, de ses amis, de la profession, je l'ai trouvé assez banal, imbu de sa personne et relativement lâche au final.


Puis, il y a ce geste soudain, brutal, auquel on ne s’attendait pas. Bon d'accord, il y a le désespoir de l'échec, mais c'est si soudain, si inexpliqué. On n'en tire pas grand chose surtout, et c'est ce qui m'a gênée le plus.


Il y a les scènes de l'annonce, du deuil, du juste après qui, grâce à interprétation des trois filles, trouvent quelques moment de vérité et de grâce dans le chagrin partagé.


Là encore, on trouve le personnage du meilleur ami, qui se trouve là futilement, ne sert pas à grand chose, dont on pourrait se passer. Il était pourtant porté par le grand Eric Elmosnino. Quel gâchis !


La réalisatrice aurait pu creuser dans les pourquoi, mais non, elle va nous perdre très vite dans les limbes de la suite : le combat pour la poursuite des films, l'envers du décor du financement, puis la liquidation de la boite.
Il y aussi cette histoire de fils caché non menée au bout, qui nous perd encore plus.


Malgré la belle interprétation de Alice de Lencquesaing (qui assure plus que son père), qui illumine toute la troisième partie, on retombe encore à plat avec son histoire d'amour naissante avec le jeune réalisateur, qui, si elle avait été poursuivie, aurait pu donner quelque chose d'intéressant.


Bref, je trouve que globalement, ce film a été fait un peu à la va vite.
Dommage, certaines pistes lancées étaient bonnes, mais les perches que Mia Hansen-Love nous tend n'aboutissent que très peu. D'où l’inévitable déception que j'ai ressentie.


Ce n'est pas de la faute de l’interprétation qui est très bonne. Non, il s'agit bien du scénario qui fait défaut.


De ce point de vue, j'ai largement préféré Un amour de jeunesse et l'Avenir, de la même réalisatrice.

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le 11 déc. 2017

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