Un égoutier devient, par le jeu des ressemblances, président du conseil de son pays. Il entreprend de tout réformer et le peuple s'enthousiasme. En 1934, le prolifique Christian-Jaque en est déjà à son cinquième film. Et Le père Lampion, quoique méconnu, est l'une de ses réussites d'avant-guerre. Cette comédie satirique tire à vue sur les us politiques de la troisième République. Le film ne cache aucunement ses origines théâtrales mais le rythme est enlevé, les situations croquignolettes et la morale réjouissante. Les moeurs politiques telles qu'elles sont décrites ont finalement peu changé depuis 80 ans. L'interprétation est de bonne tenue bien que les acteurs soient restés obscurs (des comédiens de théâtre, sans doute). Aucune raison de bouder son plaisir devant ce film qui cultive le bon sens dans l'absurde et n'est pas avare de bons mots. Tant il est vrai, comme on nous le fait entendre, que quand les fonctionnaires fonctionnent et que les contribuables contribuent, tout va pour le mieux dans la démocratie.