(...) Cette famille dysfonctionnelle symbolise pour moi, ce Japon des 60’s victime de son Histoire; Un Japon en état de vulnérabilité économique, sociale, politique et morale… Un Japon post-occupation américaine, qui se retrouve sujet à la percée du capitalisme occidental, contaminant les valeurs les plus traditionnelles et bousculant les comportements sociaux les plus évidents. Prostitution, corruption, drogues… Ces déviances jusque là culturellement confinées connaissent une percée marquante durant cette période… Une source d’argent bien-entendu illégale, mais également quasi-illimitée. Le proxénétisme déguisé du Petit Garçon en est pour moi une métaphore.
D’un autre coté, la mentalité japonaise visant toujours au dépassement de soi rentre en conflit avec cette humilité forcée causée par la Capitulation. En découle une certaine difficulté, en tant qu’individu, à trouver sa place dans la société.
C’est un peu tout cela que matérialise cette famille; la jeunesse, qui doit se construire sans repères véritable; l’homme, symbole d’un pays humilié par les « blessures de guerre »et s’en servant comme justification à un capitalisme déviant; la mère symbole d’une nation très moderne (son style), mais attachée à ses dogmes et coutumes (sa confiance inconsidérée envers le « chef de famille ») (...)
critique par GEORGESLECHAMEAU - l'intégralité, sur Le Blog du Cinéma