Comment imaginer un lien fraternel entre un groupe catholique intégriste et un groupe stalinien sans un ennemi commun? Mais on est en Italie et tout est possible, alors pourquoi pas le mélange de l'huile et de l'eau? On a vu pendant la guerre qu'en Allemagne les nazis envoyaient des millions de gens dans des camps de concentration, alors qu'en Italie, les fascistes faisaient boire de l'huile de ricin à leurs adversaires. C'est ça l'Italie, on tranche rarement, on humilie, on marque un point; il reste toujours une possibilité de s'arranger.
Dans le livre de Giovannino Guareschi, chaque chapitre est une petite aventure, un nouvel affrontement entre notre curé de choc et le maire communiste qui tourne presque chaque fois à la confusion de Peppone.
Julien Duvivier a cherché à rééquilibrer les forces en présence tout en tentant d'unifier le scénario en une histoire unique, mais ça donne une impression de collage "à la dubout".
Fernandel n'a pas la stature physique de son colossal personnage, mais il réussit à nous le faire oublier. C'est lui qui fait le succès de ce film, en curé de choc en ligne directe avec Dieu. Il donne une image sympathique de son personnage très excessif avec ses ouailles et si vite contrit face à Dieu à qui il présente les choses à sa façon.
Gino Cervi est parfait en rustique chef communiste.
C'est le scénario qui parait un peu niais: on s'affronte faussement car au fond "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil".
Il ne faut donc pas attendre autre chose de ce film qu'un moment de détente qui peut faire sourire