C'est assez étonnant que je critique ce film d'animation. D'une part parce que quelque temps plus tôt, j'avais lancé un post car j'avais eu un débat assez houleux concernant quel était le meilleur film d'animation de l'été 2015, non pas en terme de qualité, mais en terme d'accessibilité pour les enfants : Vice Versa ou les Minions. J'avais soutenu que peu importe la qualité des Minions (cf ma critique), je conseillerais plus à un enfant d'aller voir Vice Versa car il était meilleur à tous les niveaux et que l'internaute soutenait que même si Vice Versa était meilleur, qu'il était préférable que les enfants en dessous de 6 ans aillent voir les Minions car ils étaient plus "accessibles" (déjà je ne vois pas en quoi Vice Versa n'est pas plus accessible mais bon). Cela dit, il y a un sens critiqueur qui m'a posé cette question : Et le Petit Prince alors ? Et bien c'est drôle car il me l'a posé le jour même où j'ai été voir le film (en dépit de sa timide distribution). Maintenant je vais lui répondre en bonne et du forme.



Une réalisation classique mais avec une trame audacieuse



Je trouve que ce film est assez bien fait. La trame principale ne diffère pas d'un Pixar ou d'un Dreamworks et vu le réalisateur, ce n'est pas étonnant. Mark Osborne est le réalisateur du plutôt bon Kung Fu Panda donc il est normale que l'aspect soit assez similaire. Là où ça devient intéressant ce sont 2 choses. Premièrement et c'est la plus évidente, ce n'est pas l'adaptation du livre mais l'histoire d'une petite fille qui découvre le livre ce qui fait une différence majeure. La partie réelle est en image de synthèse et la partie contée est en stop-motion; un parti prix esthétique qui selon le réalisateur renforce la partie imaginaire voire contée de l'histoire du Petit Prince est bien vue. Ce n'est pas quelque chose d'innovant mais cela passe vraiment très bien. La partie en stop motion rend l'histoire du Petit Prince plus vivante que si elle était en CGI comme le reste et c'est ça la grande plus value du film.



Des personnages assez simples



Les personnages extérieurs à l'histoire n'ont rien de vraiment exceptionnels en eux même mais il y a une chose qui les rend exceptionnelle : leur banalité. Ils n'ont aucun nom définit et cela permet à bien s'identifier à eux.


La petite fille (jouée par Clara Poincaré) est l'archétype même de la fille lambda qui a une vie très bien réglée par sa mère (jouée par Florence Forresti) et qui, au fur et à mesure, est prise par l'histoire de son voisin aviateur et se rend compte qu'elle passe à coté de l'essentielle à savoir, avoir une enfance.


La mère elle est l'archétype de la businesswoman surbookée qui veut gérer la vie de sa fille comme du papier à musique. Elle s'inquiète beaucoup pour elle mais elle aussi se rend compte qu'elle passe aussi à coté de l'essentielle.


L'aviateur (joué par André Dussolier) est un aviateur excentrique et ... je trouve dommage que lui aussi soit anonyme. On aurait pu lui donner le prénom d'Antoine comme pour confirmer que l'aviateur du livre était l'auteur lui-même. Mais non. C'est un excentrique que le monde pense pas méchant (alors que dans le monde réel il serait depuis longtemps en maison de retraite) et qui va découvrir l'histoire du Petit Prince à la fille (réel ou fictive ? Vous le saurez à la fin !)


Le personnage du Petit Prince est...comme dans le bouquin là pas de trahison sauf que :


A la fin on nous apprend que le Petit Prince a grandi et est devenu M Prince (joué par Guillaume Canet, encore ?) , un jeune ramoneur de la planète de l'Homme d'Affaire (joué par Vincent Lindon) et qui est devenu un adulte et a oublié tout ce qui le caractérisait. Je développerai plus tard en quoi cette partie est problématique


Sinon les autres personnages sont comme le livre sous-entend :



  • Le Serpent (Guillaume Gallienne) parle par énigme comme dans le livre

  • La Rose (Marion Cotillard, encore ?) est la rose qui deviendra importante aux yeux du Petit Prince

  • Le Renard (Vincent Cassel) veut être apprivoisé

  • L'Homme d'affaire (Vincent Lindon) veut compter les étoiles

    En plus d'être le méchant de l'histoire



-Le Roi (je n'ai pas trouvé sa vf) est ... le Roi


Avant de devenir liftier pour l'Homme d'affaire...ouille



  • et le Vaniteux (Laurent Lafitte) qui est ... vaniteux

    Avant de devenir policier pour l'Homme d'affaire



Quand au policier de la vraie vie (Pascal Legitimus) hé bien...il est juste policier pour surveiller les facétie de l'aviateur et puis c'est tout


Au niveau des personnages, cela pose un avantage et aussi un inconvénient.



Un animé qui passe de sympathiquement bien à décevant



On va être clair tout de suite. L'animation est bien, les personnages...basiques, l'histoire pas original mais particulièrement bien racontée et le parti pris audacieux. Cela n'en fait pas un très grand animé mais c'est suffisamment intéressant. Le fait de prendre l'histoire du Petit Prince comme cadre de l'histoire est plutôt bien vu avec le recul et aussi l'environnement est bien trouvé. C'est un animé qui joue sur le contraste entre le monde des adultes volontairement austères et vraiment triste et le monde de l'aviateur qui est plein de fantaisie. On est dans un monde réel où tout est réglé et où l'enfance n'a pas sa place. Le film est une fable qui nous permet de réfléchir à cette question : la réussite et le conformisme peut-elle nous rendre heureux ? Et je trouve cela bien et audacieux. La petite fille se prend à s'amuser et à rêver de l'histoire. Cela aurait pu être génial...jusqu'à ce que le film décide de tout casser à la dernière demi-heure. Et là je serai obliger de spoiler car c'est une vraie déception :


A la dernière demi-heure, l'aviateur est tombé subitement malade. La fille voulant le sauver prend son avion et avec la peluche renard qui s'anime (!!!) part vers la planète de l'Homme d'affaire et retrouve tous les personnages dans des rôles qui ne leur correspondent plus et le Petit Prince devenu M Prince. Elle finit par le ramener à la raison en disant qu'elle ne veut pas devenir adulte et donc oublier son enfance et ils finissent par le raccompagner sur sa planète. Et elle revient chez elle où elle retrouve sa mère et ensemble, elles vont rendre visite à l'aviateur qui est sur un lit d'hôpital et s'en est remis.


Cette partie est à la fois géniale dans le sens strict de la narration et décevante dans le traitement du message dans son ensemble. Géniale car elle est bien faite et prolonge en quelque sorte l'histoire du Petit Prince, tout en étant raccord avec ce qu'il aurait pu devenir dans un monde aussi cadré que le film. Décevante parce que l'histoire du Petit Prince n'aurait jamais du être comme la fin. La trouvaille du film était au début de faire un contraste entre le monde exagérément strict et l'aspect plus imaginaire du conte, mais la fin casse tout en quelque sorte et atténue le message du film. Et c'est assez décevant de mon point de vue. Si l'histoire était maîtrisée comme tel du début à la fin, cela aurait été bien meilleur mais non et c'est dommage.



Un petit film très sympathique au final



Ce film est très bien fait et sympathique. Sachant que le Petit Prince a déjà été adapté et que je n'ai pas vu cette adaptation, je ne peux pas les comparer. De plus, on ne saura jamais comme Orson Wells avait prévu son adaptation et sans nulle doute qu'elle aurait plus ressemblé à ça. Et à la question, qui est le meilleur pour les enfants entre Vice -Versa, les Minions et le Petit Prince ? Eh bien ...Vice-Versa. Largement. Et le petit Prince n'est pas loin derrière. Par contre les Minions peuvent aller se rhabiller comme Bob L’Éponge. J'aimais bien Bob l’Éponge à un moment mais maintenant il faut dire stop.


Version fun de la critique ici

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le 20 août 2015

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Neo Cosmic

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