Aujourd'hui, je suis allée au cinéma. J'ai choisi d'aller voir Le Petit Prince, sans avoir jamais lu le livre mais simplement parce que la bande annonce m'avait donnée envie et que le peu que je connaissais de cette histoire me faisait rêver.
Je suis très bon public, et ça depuis que j'ai débuté mon épopée cinéphile. Souvent à la limite de l'hyper-émotivité, je pleure pour un rien et parfois devant des scènes qui n'étaient pas censée susciter la moindre émotion. Cependant, jamais un film ne m'avait autant fait pleurer. Je sentais ma gorge se serrer, mes lèvres trembler et les gouttes se succéder et glisser le long de ma joue.
Jamais une bande originale ne m'a autant touchée et n'a jamais autant correspondu au film qu'elle accompagnait. Ces chansons, douces, nostalgiques, mélancoliques m'ont rappelées avec bonheur les mélodies du film Coraline de Henry Selick que j'ai adoré.
Jamais je n'avais trouvé des graphismes aussi magnifiques. Originaux, lumineux et au-delà de tout ce que j'avais vu jusqu'à aujourd'hui. Il est à la hauteur des films d'animation de Tim Burton et il n'a rien à envier à Disney-Pixar.
Les personnages sont beaux. Pas seulement physiquement mais intérieurement. Ils sont attachants, sensibles et humains. Ils sont pleins d'espoir, pleins de rêves et d'imagination. Même le père de la petite fille, qu'on ne voit pas, se fait lourdement ressentir par son absence à l'écran. Leurs voix, très célèbres pour la plupart, sont parfaitement adaptées (Vincent Cassel pour la voix du renard était parfait et Florence Foresti pour la mère de famille était super).
La construction et la symbolique du film sont superbes. On passe par des phases réalistes, par une réalité cruelle, qui fait peur, qui oppresse, et on enchaîne avec des scènes qui rassurent, avec lesquelles on rêve, on respire, on s'envole et on s'évade. Et la réalité en devient plus douce. On l'aborde avec plus de recul et de sérénité. Ce film est vivant. Il représente à lui seul toutes les étapes de la vie, de l'insouciance et des rêves des enfants à la dureté de la vie d'adulte en se terminant par la vieillesse, douce et nostalgique. Être adulte ne serait pas une fatalité. Il suffit de "se souvenir".
Quant à l'histoire, elle est belle. Elle nous transporte, nous emmène en voyage vers un horizon inaccessible. C'est une adaptation, bien sur. Mais elle est tellement réussie... Elle s'adresse aux enfants, leur parle de leurs rêves, de la mort, elle leur parle aussi de la façon dont ils vont grandir et des relations humaines d'une façon très accessible et poétique mais elle parle aussi aux adultes. Je vais prendre mon exemple : je n'ai pas encore 20 ans, je suis encore une grande enfant et je regarde autant de films d'animation et de dessins animés que de grands films d'auteur...mais j'ai vraiment eu la sensation que ce film s'adressait à moi et voulait me faire passer un message. Celui de croire en ses rêves, de vivre sa vie sans craindre la mort et celui que l'amour, même s'il engendrait de la douleur lorsque le cœur se brise, est la chose la plus essentielle à la vie, bien plus que les biens matériels, le travail et la réussite. Aimons-nous, attachons-nous les uns aux autres. Car comme le dit le renard : “On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux.”
Et je vais conclure cette critique par quelque chose de très personnel qui me tient à cœur.
Tout le long de ce film, je n'ai pensé qu'à une personne. Une seule. Cette personne, je n'ai jamais cessé de l'aimer, elle était mon modèle et mon repère, comme l'explorateur l'est pour cette petite fille. Il lui redonne le sourire, la fait rire, la fait rêver. Il l’emmène en voyage avant de la laisser grandir seule, à regarder les étoiles en pensant à lui. Et si cette personne n'était pas récemment partie pour le dernier continent, celui dont on ne revient pas, elle m'aurait certainement accompagné voir ce film avec grand plaisir. Peut-être a-t-il retrouvé ce fameux petit prince sur son étoile, et peut-être les retrouverais-je un jour, là-haut, quand le jour sera venu.