Le petit soldat de Jean Luc Godard est comme beaucoup de ces films, une réflexion à voix haute de notre propre condition et c'est ce qui fait selon moi, tout le charme de son cinéma. Chacun de ces films ce ré-invente sans cesse dans sa réalisation, sur des sujets et des symboles sagement employés pour développer son propos et une réflexion.
Personnellement j'ai eu beaucoup de mal avec son cinéma en tant que jeune adulte, souvent très bavard, les métaphores employés par le maître m'on souvent fatigué s'en jamais me convaincre. Mais c'est vrai qu'aujourd'hui devenu plus adulte j'ai parcouru avec une certaine curiosité ses œuvres intemporelles, je re-découvre Godard sous un œil neuf, et c'est avec un plaisir sans retenu que j'amuse à déchiffrer alors les réflexion pleine de sens d'un homme très en avance sur son temps. Il était donc grand temps de ce plonger dans tout ces films emblématiques je n'avais toujours pas vu, dont le petit soldat.
Souvent vu comme son premier film politique, je dirais seulement que c'est le premier à l'aborder de manière frontale, car pour moi tout l’œuvre de Godard est politique et sociale, l'un de va pas sans l'autre dans le petit cabinet d'étude du maître.
Nous suivons donc les péripéties de Bruno, un espion infiltré au service de la France qui comprend progressivement que ces idées finissent systématique par être trahie par les manipulations et la pressions de ces supérieurs. Devant cette réalité, l'homme sent son idéal ce salir et son libre arbitre lui échapper. Bruno décide donc, de jouer le jeu le temps qu'une opportunité se présente pour reprendre sa vie en main, opportunité représenté par une femme, avec laquelle il espère de toute ces forces fuir un milieu qui ne correspond en rien à sa motivation première.
Le petit soldat voulais servir sont pays pour une noble cause et se retrouve finalement à être sacrifié dans les rouages d'une machine opaque dont la finalité n'a plus rien de noble. Manipulation et sens de nos actes sont cesse remis en question par Bruno qui finira au travers de son histoire par nous dévoiler la problématique suivante : L'enfer est pavé de bonne intention. Est-il seulement possible de sortir de cet enfer ? Un film phare qui en dit beaucoup sur notre rapport aux valeurs mais aussi sur la constatation terrible, d'être enfermé un piège : celui de notre société d'après guerre, obligé de servir les intérêts de nos alliés américain au dépend de notre âme.