Après les primates du Peuple Singe et les myriades d'insectes de Microcosmos, le peuple de l'herbe, Jacques Perrin nous entraîne dans le sillage des oiseaux migrateurs. Tourné dans tous les recoins de la planète, Le peuple migrateur sera sans conteste l'un des événements cinématographiques les plus marquants de cette fin d'année.
Tous ceux qui le connaissent vous le diront: «Jacques Perrin est fou, mais c'est un fou lucide.» Ce passionné de cinéma aime les défis humains au point d'avoir parier sur Microcosmos, le peuple de l'herbe, un film entre science et poésie, et sur l'extraordinaire aventure tibétaine d'Himalaya, magnifique western métaphysique. Cette fois, il ne se contente plus de produire et passe derrière la caméra pour co-réaliser cet hymne aux oiseaux migrateurs. C'est lui qui est à la base du projet et c'est dans sa ferme de Normandie que la plupart du «casting» a vu le jour, car l'idée de base du projet et de suivre la première migration de nombreux volatils. Ce pari technologique s'est étalé sur un tournage de plus de trois ans où plusieurs équipes ont parcouru le globe sur les traces de ces animaux nomades en les suivant à bord de toutes sortes d'objets volants comme des ulms, des ballons, des deltaplanes, des hélicoptères. Chacun de ses moyens de transport, transformés en véritable plateau de tournage, possède une particularité.
L'hélicoptère offre la possibilité de suivre à distances les vols migratoires, il est équipé sde la bulle Wescam et du système Tyler qui permettent l'utilisation de d'objectifs à longues focales.
Le deltaplane, que les oiseaux migrateurs ne redoutent pas, permet de pénétrer dans les vols migratoires et d'évoluer, en glissades, autour de leurs formations, facilitant ainsi de vertigineux mouvements de caméra.
Le ballon permet des passages furtifs sur des zones où séjournent les compagnies migratrices. Relié au sol, il offre, à hauteur variable, une plate-forme idéale pour les prises de vues de plans d'ensemble.
L'ulm biplace, qui est conçu pour le film, permet l'embarquement d'un caméraman et offre un champ de vision pratiquement ouvert sur 360°.
Enfin, les techniciens de cette odyssée aérienne ont eu recours à une maquette d'hélicoptère pour suivre les «acteurs» dans les endroits inaccessibles à l'aéronautique traditionnelle, un motoplaneur télécommandé pour faire croire aux spectateurs qu'ils volent au milieu d'un groupe d'oiseaux et enfin un planeur traditionnel qui permet de suivre certains volatils dans les courants ascendants qui les soulèvent jusqu'aux vents portants des hautes altitudes et qui permet également de suivre à faible distance les vols migratoires.
Véritables comédiens, tous les oiseaux du film offre un spectacle non seulement incroyablement visuel, mais aussi sonore par leurs chants. Les réalisateurs l'ont très bien compris et nous offre une symphonie grandiose jouant sur les cris qui évoquent tantôt le danger, tantôt une parade nuptiale, tantôt une lutte intestine entre deux mâles pour la conquête d'une femelle. On découvre même que certains de ces êtres ailés sont de véritables virtuoses des percussions qui, à coups de becs, de tambourinages ou de battements d'ailes, remplacent astucieusement par le rythme, la voix qu'ils ont trop pauvre.
Le peuple migrateur est un magnifique hommage à tous les oiseaux de notre bonne vieille terre, les grues, les oies, les cygnes, les cigognes, les canards, les passereaux, les hirondelles que tout le monde connaît, mais aussi des espèces plus rares comme les aigles royaux, les sternes arctiques, les pétrels, les puffins, les albatros, qu'ils soient hurleurs ou à sourcils noirs, les colibris, les flamants d'Afrique du Nord ou des Andes, les aigrettes, les manchots, les pingouins et tant d'autres encore.
Plonger dans cette aventure cinématographique hors norme permet aussi aux spectateurs de découvrir la planète terre sous un aspect merveilleux grâce à des images survolant les grandes villes, les étendus désertiques, les hauts plateaux enneigés, les vaste étendues de glaces, les forêts qu'elles soient tropicales ou non, sans oublier l'immensité poétique de l'océan.
On l'aura compris, ce tournage relève de la véritable aventure mêlant technologie, science, et beaucoup de passion. Au final, les images sont d'une beauté rare à couper le souffle, comme si l'on découvrait pour la première fois notre planète sous un angle nouveau.