Petit slasher passé inaperçu à la toute fin des années 90, Le Phare de l’Angoisse a toutes les qualités pour être une production horrifique efficace mais possède également tous les petits défauts d’un premier film. Cette péripétie originale en avait pourtant dans le ventre : un bateau contenant une psy, un équipage et trois prisonniers s’échoue sur une petite île où fonctionne encore un des derniers phares manuels et où un tueur en série va s’employer à tous les dégommer. Une idée bienvenue, loin des teen movies sanglants auxquels nous étions habitués mais qui va sévèrement manquer de savoir-faire…
En soi, le long-métrage reste agréable, bien ficelé et nanti de séquences et de plans inventifs. Le casting alors peu connu (James 'Solomon Kane' Purefoy, Rachel 'Helena Peabody' Shelley…) reste particulièrement solide, le décor est assez bien exploité et le scénario use de rebondissements plutôt bien amenés. Hélas, outre une photographie beaucoup trop sombre et un montage maladroitement épileptique (on ne comprend pas toujours ce qui se passe à l’écran), c’est surtout face à une timidité incompréhensible de la part du réalisateur que nous faisons face. Il faut en effet chercher les gouttes d’hémoglobine dans ce slasher aux meurtres pas très impressionnants, aux personnages sous-exploités (le concept de matons/prisonniers est vite oublié) et au tueur mal présenté qui ne procure hélas aucun frisson à chacune de ses apparitions.
Bien rythmé mais néanmoins discret dans son déroulement, Le Phare de l’Angoisse peine finalement à surprendre, Simon Hunter privilégiant le côté thriller d’action à l’horreur, désireux d’en mettre plein la vue techniquement sans réussir sa principale tâche : éclabousser copieusement et procurer un minimum de frémissement. Ses scènes de tension sont intéressantes sur le papelard mais assez ratées à l’écran (la séquence dans les toilettes en est le meilleur exemple) tandis que le final hollywoodien pourra prêter à sourire pour les plus exigeants. Reste un petit long-métrage dans son ensemble agréable mais en rien mémorable, qui aurait pu marquer un peu plus les esprits avec plus de brutalité.