Ça faisait au moins dix ans que je passais devant le dvd de ce Phare de l'Angoisse. Toujours dans des vieilles boutiques de solde au beau milieu des séries Z, avec sa jaquette laide à pleurer et son pitch de slasher à deux francs, le genre de navet devant lequel je passais sans réfléchir. Un peu comme un certain Vorace d'ailleurs, avec sa tagline à la con.
Alors quand en lisant la revue UGC distribuée au cinoche je suis retombé sur ce truc dans une petite brève "Les grands films oubliés de l'été" aux côtés de Vorace et de Pusher, ça m'a vraiment intrigué, j'ai pris un malin plaisir à rechercher ce dvd tout vieillot (en 4:3 bien entendu, pour faire encore plus craignos) à droite à gauche. La promesse d'une bonne surprise comme l'avait été Vorace m'attirant tout particulièrement, et puis réflexion faite un slasher avec pour protagonistes des prisonniers et leurs gardiens enfermés dans un phare pourquoi pas.
Au final c'est comme prévu un slasher des plus prévisibles: un tueur à la machette dont le visage est toujours caché dans l'ombre, des meurtres pas super spectaculaires mais dans des situations assez tordantes (dont une scène hilarante dans les wc du phare), et un final très classique où on sait pertinemment que le méchant boogeyman va se relever malgré le fait que même un éléphant y serait resté. Heureusement il reste tout de même le visuel accrocheur et une mise en scéne inventive, plus travaillée que d'habitude qui rendent le tout très regardable (au vu de la jaquette je m'attendais a largement pire). Même le peu de moyens est bien dissimulé par la direction artistique.
Mais le plus regrettable, c'est que la relation matons/prisonniers passe complètement à la trappe, tout comme l'aspect sociologique primordial dans cette l'histoire. Une fois arrivés au phare tout le monde s'entraide sans poser de questions, et bien entendu le héros et la seule femme du groupe développent tranquillement leur petite amourette comme prévu. Une confrontation entre les deux côtés façon Assaut de Carpenter aurait vraiment pu apporter quelque chose de plus au scénario, et pour le coup le lieu complètement clôs aurait eu un vrai intérêt. Parce qu'en l'occurence leurs actions se résument à la fabrication d'un télégramme puis d'un cocktail molotov, pendant que l'équipage finit en charpie aux quatre coins du phare.
Finalement je suis déçu, c'était juste une série B sans grand intérêt avec une musique hyper envahissante. Par contre je plussoie le fait que Vorace soit un excellent film trop méconnu, donc si vous cherchez un (vrai) bon "film oublié de l'été" regardez donc ce western horrifique hautement surprenant.