Les corps décharnés,
Décors en papier brûlé,
Sous le ciel de béton armé,
Se terrent les oubliés...
Et les ruines impétueuses
Seule l'ironie moqueuse,
Danse dans les décombres,
Et ses deux mains dans l'ombre...
Puis le pianiste sent se tordre le plomb,
Le destin tourne pour s'embraser,
C'est tout l'homme dans son entièreté,
La mort dans l'âme de plein front...
Innocente solitude qui s'éprend du bienheureux,
Désarticulé par les hasards de la vie,
De grands cratères dans ses yeux,
Et les fleurs fanent à Varsovie...
Aux caresses d'un lever de soleil,
Les esprits frappés de merveilles,
Mais les rues tortueuses font déchanter,
L'honneur qui s'en est allé...
Niché dans sa tanière
Le chien sauvage affamé,
La bête ne mord plus, terrifiée
Et les songes de la liberté d'hier...
Il est une note pour ses frères disparus,
Une autre pour sa vie en sursis,
Les greniers chantent face à la rue,
Et les feuilles tombent à Varsovie...
Sous les arbres du monde,
La justice gronde,
A la simple pensée d'un été,
L'insouciance du printemps évaporée...
Tendres seront les jours à venir,
Dans cette existence en dilettante,
Les enfants pleurent, et les hommes mentent
Tes pages déchirées à réécrire
En son fort intérieur,
Les souvenirs d'une utopie
En chancelant, prendra de la hauteur,
Et les feuilles tomberont toujours à Varsovie...