Douglas Fairbanks est un pirate bien élégant, bien raffiné, musclé juste ce qu'il faut, qui a un sourire à flinguer l'écran et qui a souvent très (très) chaud lors de ses poses belles gueules en plein soleil, et nous aussi... On ne va pas se mentir, on a vraiment bien aimé ce Pirate noir. Outre son acteur principal (subjectivement, pas vilain) qui est la super-vedette de cette production de 1926, on s'est laissé surprendre par la quantité d'action (les abordages, les sabordages de bateaux conquis, les duels pour devenir capitaine) mais aussi par la dynamique de l'intrigue qui, montre en main tenant 1h28, nous a envoyé dans une histoire de revanche personnelle qui se traduit par une trahison d'un équipage entier, d'une sous-intrigue de rançon, de belle demoiselle en danger de viol, et surtout d'un final très attendu. On s'est régalé du rythme mené tambour-battant, et l'on ne peut que fondre devant la scène romantique qui conclue le film d'aventure (un soupçon d'eau de rose dans un monde de brutes, cela ne fait jamais de mal). On aurait quand même aimé que les
tourtereaux ne se disent pas "oui" mutuellement à partir de la révélation des statuts bourgeois de chacun
, cela ressemble alors à de l'intérêt plutôt que l'amour, mais l'époque voulait cela (évidemment, c'est plus crédible que de l'amour "mi-syndrome de Stockholm, mi-fleur bleue"). On n'attendait rien de ce film perdu au fond d'un coffret DVD "les classiques du cinéma muet" conseillé par la documentaliste de la médiathèque, mais on n'attend maintenant que de la remercier pour cet excellent moment d'aventures en mer, de combats à l'épée passionnants, de travellings montants déjà bluffants pour l'époque, d'une romance naissante qu'on aime voir grandir, et d'un Douglas Fairbanks plus rayonnant que le soleil des Caraïbes.