Francis Veber n’en a pas fini avec son François Pignon. Après le cultissime Diner de Cons, son personnage, portant les traits de Daniel Auteuil, revient pour une toute nouvelle histoire centrée sur un comptable timide laissant courir la rumeur qu’il est homosexuel afin de garder son job. Au rayon comédie française drôles du début jusqu'à la fin, j'appelle Le Placard de Francis Veber. Le placard est attendu au rayon culturel merci.
L’astuce « Pignon » pour contrer le licenciement
Le placard, typiquement le genre de comédie française que j'adore voir et revoir. Comparé aux comédies d'aujourd'hui, il n'y a pas photo. Parler de la cruauté du monde des grosses entreprises et coups tordus des employés, tout en nous faisant mourir de rire, il fallait le faire et pourtant, Francis Veber, il l'a fait. Emouvant par moments, il met de nouveau en scène François Pignon, pauvre type pourtant gentil avec le monde entier mais qui en prend plein la tronche parce qu'il est trop clean. Cette fois, c'est Daniel Auteuil qui succède à Jacques Villeret, Jacques Brel, et Pierre Richard. L'acteur, complètement à l'aise, crédible dans son rôle, fait des merveilles.
Oui, il n'est pas aussi mignon que le rondouillard François Pignon du Diner de cons, mais il gagne notre cœur très vite. On éprouve de l’empathie pour notre pauvre François. Divorcé qu’il aime toujours, méprisé par son fils et ignoré de ses collègues, même quand il se fait griller ses toasts le matin, ils passent par la fenêtre. La poisse lui colle à la peau à notre pauvre François ! Ce n’est qu’un début. Avec cette rumeur d’homosexualité lui permettant de garder son job, il pensait que le chat noir qui le suivait depuis tant d’années serait parti trouver une autre victime, grossière erreur.
Entre les sous entendus, le mensonge qui prend des proportions démesurées avec certains collègues doutant de son homosexualité, et SURTOUT Santini, macho, râleur, raciste et homophobe, interprété par le génial Gérard Depardieu qui essaye maladroitement de jouer les types un peu trop sympa (voir pot de glue) avec François histoire de ne pas se faire licencier pour discrimination, vous en aurez pour votre argent. Le duo Depardieu/Auteuil : mythique, comme l’avait été le duo Villeret/Lhermitte dans Diner de cons. Les scènes cultes et les répliques s’enchainent, le rythme ne faiblit pas, tout comme les fous rires. A la fin du film, vos abdominaux vous dirons : merci.
Le Placard, question casting des grands du cinéma Français, il n'est pas avare. Jean Rochefort en directeur de l'usine où travaille François, Thierry Lhermitte en cadre de l'entreprise qui s'amuse encore une fois comme un fou en donnant une bonne leçon à Santini, la jolie Alexandra Vandernoot (la bien aimée de Duncan MacLeod dans la série Highlander) en ex-femme de François, le tout mignon Michel Aumont en voisin adorable ne se séparant pas de son petit chaton perdu, Michelle Laroque et Armelle Deutsch en collègues commères et un poil hypocrites. On peut le dire, le casting du Placard, il est énorme, tout en étant aussi crédible que le jeu d’Auteuil. Chacun tient à sa place, livrant une prestation aux petits oignons. Même l’acteur qui a le plus petit rôle parvient à se faire remarquer.
Mais j’ai rien contre les homosexuels moi. Il fait chier ce pédé !
Au final, certes un poil moins drôle que Le Diner de cons, l'ensemble du Placard peut au moins se vanter d'être bien au dessus des comédies françaises d'aujourd'hui. Daniel Auteuil touchant et comique, Gérard Depardieu parfait dans la peau d'un type viril et impulsif, le tout saupoudré de malentendus provoquant multitudes de scènes hilarantes sans jamais aller dans la redite, ainsi que des musiques délirantes à l’image de l’univers de Francis Veber. Idéal pour passer un excellent moment. Incontournable !