en règle général, je ne suis pas très friand des portraits en documentaire. excepté quelques raretés, comme la chambre de Vanda, ou portrait d'une femme chinoise ou Mme Fang de Wang Bing, c'est un genre auquel je reste très hermétique. Je m'étais malgré tout laisser tenter par le plein pays, avec beaucoup d'enthousiasme même, car j'avais beaucoup aimé son travail sur eau, sud, déplacer, et j'étais donc très curieux de voir comment son approche plastique pouvait investir ce champs là du documentaire. Malheureusement, j'ai retrouvé tous les défauts que j'avais déjà trouvé à son dernier film sur la partie cinéma directe avec la rencontre des habitants en Chine, mais cette fois-ci étalé sur une heure et sur l'ensemble du film, à savoir qu'il tombe dans le piège, surtout lorsque l'on filme une matière aussi riche et surprenante, d'être trop collé à son sujet. Malgré sa science du cadre, des situations, du montage, Antoine Boutet ne parvient jamais réellement à opérer un déplacement, ou une prise de hauteur. On est toujours spectateur de l'action de Jean-Marie, au lieu de faire corps, avec lui et la matière qu'il traîne. C'est souvent le paradoxe de ce genre d’exercice, parfois il faut trahir ou véritablement faire un pas de côté pour retrouver l'expérience du réelle, dans tout ce qu'elle de trouble et profonde. Là j'ai vraiment eu la sensation de m'arrêter à la surface. Dommage, car il y avait vraiment de quoi faire.