Le plombier plombé qui plombait l'ambiance...
J'aime ces petits films qui n'ont coûté que le prix de la pellicule... et un faible cachet pour des acteurs inconnus.
C'est à chaque fois l'occasion de se dire: putain, c'est simple le cinéma.
L'intrigue ? Un plombier curieux qui déboule chez madame pendant que monsieur n'a la tête qu'à son boulot. Jusqu'à la fin, le suspens tient sur rien: est-il réellement plombier ? est-il réellement barjot ? Est-ce madame qui est paranoïaque ? D'autant que tout le monde le trouve d'enfer, le Max (le plombier bizarre).
On l'a compris, la réussite d'une telle entreprise tient en deux points: un scénario bien ficelé, des acteurs impecs.
Et c'est réussi dans les deux cas. Aucune faille dans le crescendo, on se mets dans la peau de la "victime" (?) tout le long d'une intrigue sans qu'à aucun moment il n'y est de "mais noooon, pourquoi ne fait-elle pas ceci ou celaaa ??"
Côté acteur c'est encore plus réussi. Et c'est même là le petit miracle du truc.
Judy Morris est aussi bonne et crédible que totalement dépourvu de la moindre once de charme.
C'est même étonnant qu'un être humain féminin puisse se montrer à ce point sans attrait. Cela n'en renforce que plus l'aspect plausible de l'ensemble.
Mais LE grand bonhomme du film est Ivar Kants.
Ne cherchez pas, il n'a fait que des téléfilms. Australiens.
Pourtant, pour le coup, il transcende l'œuvre, le garçon. Une performance. Son jeu ajoute une dimension, une densité à l'expérience assez peu commune.
Il EST Max le plombier. Max le plombier EST Ivar Kants (c'est con, c'est un chouette nom de cinoche, pourtant).
Un poil malsain, bien tendu, terriblement crédible. 74 minutes de petit plaisir pour celui qui aime dégoter le (petit) bijou cryptique.
Total, c'est juste un téléfilm australien de 79, mais c'est écrit et réalisé par Peter Weir qui est un spécialiste de l'ambiance curieuse doublé d'un grand fou et du coup c'est parfait. Dans son genre.