Correctement filmée, suffisamment bien écrite et campée par un Gérard Depardieu à la fois volage, émotif et étonnamment victimisé Le Plus Beau Métier du monde est une comédie sociale à laquelle je voue un culte timide mais certain. Si l'on passe outre la dimension caricaturale du propos consistant à opposer lourdement l'enseignement privé et l'enseignement public ( et en banlieue sensible, qui plus est ! ) ledit métrage proposé par Gérard Lauzier s'avère joliment généreux en matière de casting et de répliques incontournables ; entre une Michèle Laroque entièrement crédible en ex-épouse à la mère collet-monté, un Philippe Khorsand désopilant en concierge en proie à une omerta affligeante mais justifiable, un Daniel Prévost hilarant en voisin facho et homosexuel refoulé et surtout le tandem irrésistible formé par Guy Marchand et Ticky Holgado ( jouant respectivement le principal et le CPE du collège Serge Gainsbourg ) Le Plus Beau Métier du monde fait montre d'un regard acerbe mais plein d'esprit sur la violence suburbaine...
Véritable bouc émissaire de l'éducation nationale, propulsé en plein 9-3 suite aux tromperies dont son ex-femme fut témoin et victime à l'orée du récit Laurent Monier ( Depardieu ) fait résolument l'effet d'un personnage éminemment sympathique auquel le spectateur peut aisément s'identifier. Toutes les cases du cahier des charges sont cochées par Gérard Lauzier : humour jouant sur les contrastes et les barrières sociales, bons sentiments mêlés d’ambiguïtés au travers du personnage de la jeune Malou et de sa relation avec Monier, séquences d'action avec poursuite en voitures et bastonnade à l'appui et forcément intrigue amoureuse avec la professeur interprétée par Souad Amidou... C'est simple, drôle et émouvant à défaut de ne jamais changer la face du monde !
Bref un film culte que je ne me lasse pas de revisionner, superbement accompagné de la musique typique de Vladimir Cosma et plutôt inventif en termes de situations comiques. A voir principalement pour Depardieu et l'ensemble du casting, puisque l'on peut notamment remarquer la présence d'un Roschdy Zem encore tout jeunot et impeccable en lascar malveillant et drolatique. A voir, et surtout à revoir...