Une laverie XXL où la misère hispano-afro-américaine trouve refuge et s’accroche au rêve américain.

Après Torture propre : Une invention américaine (2019), la journaliste Auberi Edler s’est intéressée à tout autre chose, un lieu de mixité sociale, mais pas n’importe lequel, le “World’s largest laundromat”, situé à Berwyn, dans la banlieue de Chicago. Comme son nom l’indique, c’est la plus grande laverie du monde (1300 m², comprenant 310 machines (140 laves-linges & 170 séchoirs), une aire de jeu pour les enfants, une buvette et même une volière à oiseaux !), rien que ça. Il ne passe pas inaperçu.

Ouvert 24h/24 et 7j/7 (“we never close”), ce lavomatique n'est décidément pas comme les autres, puisqu’il sert aussi (et surtout) de “troisième-lieu” pour les uns et de centre social pour les plus démunis. Il faut dire qu’il se situe dans une banlieue défavorisée, à majorité hispanique. Un microcosme où hispaniques et afro-américains s’évertuent à croire au rêve américain.

On y croise du monde, beaucoup de monde, certains y viennent laver leurs linges, d’autres viennent s’y restaurer ou se reposer. Pendant ce temps-là, côté coulisses, Tom Benson et ses fils (Eric & Mark) font tourner la boutique, les sacs de petites monnaies s’entassent et les liasses de billets (de la petite coupure) s'empilent, alors que de l’autre côté, les petites mains s’affairent pour laver, ranger, plier et nettoyer la laverie. Ces dernières sont principalement hispaniques et sont arrivées sur le sol américain illégalement en espérant (comme tant d’autres) réaliser leur rêve américain mais elles savent au fond d’elles mêmes qu’elles n’y parviendront jamais.

Si le film s’attarde essentiellement sur les employées de la laverie, il est aussi question de Tom Benson, un philanthrope qui n’hésite pas à donner de sa personne pour la communauté, en participant notamment aux frais de scolarité des lycéens prometteurs ou en offrant de la pizza chaque mercredi soir (la main sur le coeur mais aussi dans le porte-monnaie, puisque cette opération a permis de multiplier par 5 sa fréquentation le mercredi).

Auberi Edler nous donne l’occasion de voir un tout autre visage de l’Amérique, entre résilience et désillusion…

http://bit.ly/CinephileNostalGeekhttp://twitter.com/B_Renger

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le 23 févr. 2024

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