La bête humaine
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Elle est malade la bonne vieille Amérique. Celle des travailleurs infatigables, des courageux vachers trimant sous un soleil de plomb et la poussière remuée par des milliers de têtes de bétail. Le monde change, un changement assimilé à une maladie. Cette maladie appelez-la fièvre aphteuse, capitalisme effréné, ou morale déliquescente, c'est au choix.
Les propriétaires de ranch ont été les premiers à réussir dans le grand ouest. Ils ont apportés la civilisation dans cette espace vierge. Ce sont les principaux acteurs de la conquête de l'ouest, et beaucoup ont accompli cette conquête seul. Mais ils font déjà parti du passé. Une deuxième vague de conquérant arrive, pour exploiter une richesse insoupçonné de ces paysages désolés : le pétrole.
Mais ce n'est pas la principale menace. Il y'a pire que ces aventuriers piochant la terre aride à la recherche de l'or noir. La nouvelle génération, descendant des grands propriétaires terrien, a oublié la valeur du travail et les bienfaits d'une vie honnête. Elle l'a oublié tout simplement parce qu'elle ne l'a pas connu. Elle n'a jamais eu a trimer dur, à combattre les desperados et les indiens. Et n'a pas appris à chérir cette terre qui pour la première fois depuis des générations était la leur. Cette génération à l'impression de tout posséder par une sorte de droit naturel, que ce soit les terres, les femmes, et d'une autre façon les hommes.
Oui, ça ressemble à un discours de vieux con nostalgique. Ah c'était mieux avant. Mais il n'est pas question d'idéaliser les pionniers. De tout temps il a fallu empiler les cadavres pour arriver au sommet, et ça continue aujourd'hui. Le Plus Sauvage d'Entre Tous n'est pas vraiment un film moralisateur, il dresse plutôt un constat pessimiste sur ce que réserve l'avenir. Le tableau d'une Amérique rurale en pleine mutation. Bientôt il n'existera plus de ces cow-boy sur leur cheval du soir au matin. C'est la fin de ces personnages de western qui symbolisaient à eux seul tout un pays, ses mœurs et ses coutumes.
Martin Ritt livre un film crépusculaire et mélancolique, empreint d'une puissance dramatique captivante. Si le propos est parfois grossier et manque de nuance, on ne peut que se laisser emporter par la force symbolique de cette œuvre. Porté par un Paul Newman impeccable dans le rôle du connard prétentieux, Le Plus Sauvage d'Entre Tous est un membre honorable du club des chef d'œuvre méconnu. Et comme tous les membre de ce club il est à découvrir absolument.
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Créée
le 21 janv. 2019
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