Hud la main chaude

Le Plus sauvage d'entre tous est une sorte de western sombre et transposé dans les années 1950. Les cowboys se sont embourgeoisés, ils ont des gadgets technologiques (le walkman du jeune neveu), la violence sociale, psychologique et sexuelle remplace les coups de feu. Ce film a dû être marquant à son époque au vu de sa noirceur. Paul Newman, électrisant malgré le noir et blanc, y joue un anti-héros, solitaire, antipathique, alcolique et malhonnête. On assiste même à une scène terrible, une tentative de viol, peu habituelle dans un film américain de cette envergure. Sans compter celle de l'abattage des dizaines de vaches, marquante dans un autre registre - les deux étant encore valables de nos jours. Le film est malheureusement trop moralisant. Le personnage de Paul Newman, traumatisé par la mort de son frère il y a des années dans un accident qu'il a causé, finit par faire fuir tous ses proches : son père, qui meurt de fatigue sans avoir jamais été soutenu, la bonne (jouée par Patricia Neal, je ne la connaissais pas mais elle tient la dragée haute à Paul Newman, et elle a d'ailleurs gagné l'Oscar pour ce rôle), à qui il plaisait mais qui préfère évidemment se barrer très vite après la tentative de viol qu'elle a subie, et son neveu, alors même que celui-ci l'admirait plus que quiconque. Le méchant finit donc tout seul et triste, tout est bien qui finit bien. Ben voyons.