Tapi dans l'ombre
Laissé pour mort dans la prison désaffectée d'Alcatraz, trahi par son ami alors qu'il devait récupérer une grosse somme d'argent, Walker se voit proposer une chance de se venger et dans le même temps...
le 13 oct. 2016
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Ce polar est l'adaptation du roman de Richard Stark, alias Donald Westlake, The Hunter publié en France sous le titre de Comme une fleur ; c'est le second film de John Boorman et son premier film américain où déjà il se distingue par une mise en scène qui attire la critique sur ses qualités, avant de signer plus tard le fameux Délivrance. Lee Marvin appuya Boorman, passionné par le sujet, on le retrouvera d'ailleurs dans le film suivant du réalisateur, Duel dans le Pacifique, et ici il trouve l'un de ses meilleurs rôles, plus complexe, différent de ses autres rôles de gangsters plus linéaires. Il incarne un chasseur aux allures d'ange exterminateur, lancé sans frein dans une quête de vengeance en déployant ses forces pour parvenir à un but (démanteler une mafia), avant de découvrir à la fin, que le système qu'il croyait avoir vaincu, l'a possédé.
Le film tourne en effet autour d'un seul motif : Walker incarné par Marvin, et son opiniâtreté obsessionnelle à récupérer ses 93 000 dollars, en déclenchant une réaction en chaîne dépassant son enjeu initial. Pourtant Walker n'y tue personne, il est l'agent indirect de la mort dans une action à la violence qui aujourd'hui paraitra bien anodine, mais en 1967, elle fit son effet, on la qualifia de paroxystique. Un peu abusif quand même, on est très loin de ce qu'on voit chez Tarantino.
Le film est constitué d'effets abstraits qui donnent l'impression qu'il adopte un faux rythme, alors qu'il est toujours en mouvement ; d'où le fait que l'on suit les différentes phases de l'intrigue sans jamais avoir trop le temps de les relier les unes aux autres, à l'image même de Walker, confronté à une mystérieuse "Organisation", étant tout à la fois le moteur, le témoin et souvent la victime de ce qui se passe.
Le Point de non retour fit entrer le film noir dans un univers moderne, froid et de décors contemporains, c'est la caractéristique du polar des années 60, à cheval entre 2 mondes, celui des années 40, classique, de l'âge d'or (ici à Los Angeles) et celui des années 70, plus moderniste (qui sera plutôt newyorkais).
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes les Meilleurs films policiers (partie 2), Les meilleurs films des années 1960, Les meilleurs films avec Lee Marvin, Les meilleurs films du Nouvel Hollywood et L'art du remake
Créée
le 16 oct. 2017
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