Le Pont
7.4
Le Pont

Film de Bernhard Wicki (1959)

Sympathique ce film, mais mal structuré.


En effet, l'histoire est divisée en trois parties : la première moitié du film nous montre les gosses qui n'ont qu'une envie - être appelé sur le front ; la deuxième, 10 minutes, nous montre les gosses qui s'entraînent ; la troisième, heureusement présentée en continuité avec la seconde et qui clôture le film, soit 40 minutes de film, montre la fameuse mission autour du pont.


La première partie prend trop de place, multiplie beaucoup le sous-intrigue. Ne connaissant rien du film, j'ai d'ailleurs cru qu'on ne verrait jamais les gosses être appelés, ce qui était plutôt intéressant comme idée. L'entraînement est surtout une transition entre les deux parties principales, un moyen aussi de préparer l'évolution des personnages. La troisième partie est autant intéressante que la première, mais semble trop courte en tant que sujet principal du film. De plus, le traitement des personnages finit par s'apparenter à du misérabilisme, ce qui est un peu regrettable. Paradoxalement, c'est cette partie qui contient le plus de conflits, des conflits spectaculaires en plus (internes ou externes).


On ne s'ennuie donc jamais devant ce récit, il se passe toujours quelque chose pour retenir l'attention du spectateur, mais force est de constater que certains éléments auraient pu être plus développés. En contre-partie, il y a de très belles idées narratives. J'aime beaucoup l'utilisation de l'ironie dramatique : non seulement on sait des choses que les personnages ne savent pas mais en plus, ces choses, les personnages pourraient les comprendre, les savoir s'ils s'en donnaient un peu la peine : on en vient du coup au thème de l'aveuglement (les gosses qui ne se rendent pas compte que ce sont leurs brimades qui ont tué leur petit camarade, les soldats qui ne cherchent pas à comprendre la présence du chef de groupe et l'accuse de déserteur, les gosses qui refusent de comprendre que la guerre n'est pas un jeu pendant toute la première partie, ...).


La mise en scène est efficace aussi. La caméra est souvent bien située, ses mouvements sont bien pensés soit en terme de dynamisme soit en terme de signification symbolique. Ceci dit, le montage fait parfois défaut, j'ignore si c'est par souci de censure, par détérioration de la pellicule ou juste un découpage maladroit, mais par moment on dirait qu'il manque un lien (cela arrive notamment dans les séquences où des personnages meurent, mais ce n'est pas systématique).


Ce qui m'a bluffé le plus, c'est le travail sur les décors et les accessoires : les explosions ne sont pas exagérées et en paraissent un peu plus réalistes. Les tanks, bien que faux, m'ont convaincu (il paraît qu'on peut voir les vraies roues du véhicules sous le tank, je n'ai rien remarqué). Le village est intéressant visuellement et bien rendu par la caméra. Le campement de nos héros est chouette, la maison où les américains se retranchent est également sympathique. Enfin, les acteurs sont assez bons, aussi bien les jeunes que les vieux : on est un peu dans le surjeu, dans l'exagération, mais ça fonctionne plutôt bien. Et puis il y a ces jolies filles : Barbara est plutôt mignonne, dommage qu'on ne voit pas ses seins de face, et puis toutes les autres jeunes filles, au cul rebondi... miam.


Bref, "Die Brucke" est un film de guerre plutôt intéressant, mais dont le sujet m'a paru au final sous-exploité (j'aurais voulu que la partie 3 dure plus longtemps ou bien qu'on se contente de la partie 1 en la développant davantage).

Fatpooper
7
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le 14 mars 2016

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