Sur les lumineux conseils de Pat' Berger, j'ai investi le richissime site "L'Antre de l'Horreur". Après quelques recherches sommaires et hasardeuses au milieu de centaines de références, mon dévolu s'est porté sur "Le Porte Dell'Inferno", œuvre italienne de 1990, soit-disant parrainé par Lucio Fulci et totalement vierge de critiques et de notes ici bas.
D'alléchants screenshots illustrent sa page, promettant un film modeste mais pourvu d'ingrédients nécessaires pour se délecter d'horribles séquences.
Le pitch sussurait une ambiance ténébreuse et démoniaque : sous-couvert d'une expérimentation, une équipe de scientifiques-spéléologues observent sur écran le comportement de leur cobaye vivant sous terre depuis plusieurs semaines. Ce "souterrien" privé de l'heure, de lumière et de toute technologie est victime d'hallucinations (serpent, araignées, crucifix en feu, une nonne engloutissant gouleusement une hostie...), hurlant qu"ils" vont le tuer puis il disparaît ! Ni une ni deux les quatre scientifiques s'équipent pour retrouver leur cobaye. Une photographe et son assistant se joignent à eux. Elle informe la petite troupe que les galeries qu'ils s'apprêtent à investir sont situées pile poil sous un ancien monastère que l'on dit maudit depuis 1291 lorsque des moines, artisans de la torture sous l'inquisition furent jugés coupables de sorcellerie et de pacte avec le Diable.
Je pensais tenir une pépite que j'allai crânement exhibé devant les yeux ébahis de quelques éclaireurs, provoquant à la fois admiration et jalousie.
Rapidement, au bout de quelques minutes, mes phantasmes de gloire et de domination se sont évaporés lorsque le film d'Umberto Lenzi s'est avéré n'être qu'une crotte sèche et sans saveur.
Lenzi et son équipe évoluent dans le ventre mou de la série B, flirtant avec la rétrogradation. Que celui qui attend des plans vertigineux de spéléologues abordant des parois démentes bifurque vers "The Descent" car dans "Le Porte Dell'Inferno", l'expédition se déroule intégralement à pied dans des caves voûtées.
La scène d'éboulement est faite de mousse et de carton. Le jeu des acteurs est tout juste supportable. Chaque effet déployé, aussi minable soit-il, ne parvient à extirper la moindre once d'angoisse.
Les rares moments crades surgissent péniblement au bout d'une quarantaine de minutes : une tête est fendue à la hache, un perso se fait extraire un œil et un autre est picoré à mort par des araignées pi c'est tout !...
"Le Porte Dell'Inferno" n'est qu'une allumeuse italienne fainéante, dénuée d'imagination, de talent et de charme.