Le Portrait de Dorian Gray, réalisé par Albert Lewin en 1945, est l’adaptation du roman d’Oscar Wilde publié en 1890. Basil Hallward peint le portrait d’un séduisant jeune homme, Dorian Gray. Ce dernier s’éprend d’une chanteuse de cabaret mais finit par la quitter. Celle-ci se suicide. C’est alors que Dorian constate que son portrait a changé d’expression. Peu à peu, le tableau va devenir hideux alors que lui, conserve les sublimes traits de sa jeunesse. Albert Lewin signe l’une des œuvres les plus noires de l’âge d’or hollywoodien. Dans un noir et blanc très contrasté, le cinéaste sait nous surprendre en introduisant une technicolor très saturée pour nous montrer la beauté, puis la laideur du tableau de Dorian Gray. Il prouve ici que la beauté est éphémère et que l’art est une manière de la rendre éternelle. Mais avec le vœu du protagoniste, il va lui offrir cette beauté éternelle au point de le figer dans le temps, sans l’expression qu’ont tous les êtres humains à travers les âges. La peinture va alors révéler la vérité et être le témoin d’une âme de plus en plus sombre. Malgré une mise en scène sans lâcher-prise qui nous empêche de ressentir une certaine empathie, Le Portrait de Dorian Gray offre une lecture intéressante au roman d’Oscar Wilde.