Les dilemmes de la vie ainsi que ses petites choses, le temps ou l'évolution sur plusieurs années de personnages sont des thématiques assez difficiles à traiter et, comme Sautet ou Klapisch avant lui, Rémi Bezançon en propose sa vision, avec une sensibilité personnelle et propre à lui-même.
Placé sous le signe de cinq jours phares dans la vie de cette famille, Le Premier Jour du reste de ta vie se perçoit comme une chronique de douze années de vie, où l'on passe de l'adolescence à l'âge adulte pour les plus jeunes, puis le début de la vieillesse pour les parents. C'est là que le film est une réussite, dans sa vision de la vie, dans la simplicité maîtrisée dont il fait preuve et dans laquelle on peut se retrouver ou vivre les mêmes éléments que les protagonistes, et qu'on ressent la complexité des liens du sang.
Entre tendresse et humour, ces vies bénéficient d'un certain savoir-faire venant de Rémi Bezançon, notamment dans le rythme et la forme, où l'on n'a aucun mal à s'immerger aux côtés des personnages. Certains éléments laissent tout de même à désirer, à l'image de quelques stéréotypes ou facilités, mais rien n'empêchant non plus d'être imprégné des émotions et du charme ressortant du récit, où des thématiques comme les liens du sang, le spectre de la mort, l'illusion et l'espoir ou encore l'indépendance vis-à-vis des parents sont assez bien traités, toujours avec une certaine sobriété.
Dès l'introduction on ressent une atmosphère assez mélancolique, qui ne faiblira pas plus on avance dans le récit, tandis que l'écriture ainsi que la mise en scène, sonnent souvent vrais. Effectivement, tant dans les dialogues, où le poids des mots est toujours d'une grande importance, que dans la réalisation, où les regards et non-dits en disent souvent plus que les phrases, il y a une sensation de sincérité qui renforce le charme que l'on peut déceler dans l'oeuvre, alors que les comédiens se montrent, du moins pour ce qui est de la famille, tous impeccables.
Rémi Bezançon propose avec Le Premier Jour du reste de ta vie une chronique familiale tendre, drôle, mélancolique et touchante dont l'on peut oublier ses quelques maladresses pour mieux s'immerger dans les petites mais fondamentales choses de la vie.