Le cinéma français a encore des beaux jours devant lui. Longtemps décrié, malheureusement suite aux nombreuses comédies franchouillardes rabaissant le niveau du cinéma français, on trouve quand même quelques pépites. Il n'y a pas que des comédies et du cinéma d'auteurs dans le paysage français, il y a également des histoires de tranches de vie. C'est le sujet de cette review sur le film Le Premier Jour du reste de ta vie réalisé par Rémi Bezançon.
Une expérience qui parlera au plus grand nombre
Tout d'abord commençons par un bref aperçu de ce film. Le premier jour du reste de ta vie vient de l'expression anglaise : today is the first day of the rest of your life, signifiant tout simplement que l'on repart d'un nouveau pied. Connaissant la signification de ce titre, on se doute que le film va traiter d'événements changeant à tout jamais la vie des personnages principaux.
On suit tout au long de ce film, l'évolution d'une famille avec son époque, de moments forts qui vont effectivement impacter les personnages. Ce film est découpé en 5 actes, de la jeunesse jusqu'à la passation de flambeau vers une nouvelle génération. L'avantage d'un tel découpage tient avant tout au fait que le spectateur va, à un moment ou un autre, s'identifier à cette famille. Les engueulades, les prises de consciences, les moments de solitudes, de complicité, de redécouverte des uns et des autres ... Tout cela parlera forcément au plus grand nombre.
Il n'est pas réellement facile de résumer ce film, tant celui-ci se veut avant tout être une expérience à vivre pour chacun d'entre nous.
Une réalisation au service de l'interprétation
La réalisation est sans faille, mais suis un certain classicisme. Quelques moments vont tout de même sortir du lot. Par exemple, le passage à l'âge "adulte" de Fleur (incarné par Déborah François). Ce plan montre tout simplement l'inventivité de Rémi Bezançon. Plutôt que de montrer une scène de nue au spectateur, le réalisateur préfère montrer un plan fixe sur une porte. On y voit Fleur qui ferme la porte à sa jeunesse (jouée par Nina Rodriguez), un traveling arrière, du sang qui coule sous la porte et la petite Fleur reculant, éberluée devant tant de violence ... Oui c'est avant tout ça la magie de ce film. À aucun moment, le réalisateur va prendre en "otage" son public avec des scènes de sexe souvent dérangeante (comme dans La Vie d'Adèle par exemple) et laisser plutôt le soin au public d'en faire sa propre interprétation.
Un casting cinq étoile
Enfin, tous les acteurs sont parfaitement choisi. Entre Déborah François, qui suit une évolution tout au long du film en passant bien évidemment par la case "Rebel Attitude". Pio Marmaï, tout en justesse de bout en bout et incarnant parfaitement le grand frère autoritaire (oui, les grands frères se retrouveront facilement dans ce personnage). Marc-André Grondin, qui joue un cadet à la recherche perpétuelle de sa place au sein de la famille. Et que dire des parents, incarnés par les très grands Jacques Gamblin et Zabou Breitman : parfait du début à la fin. Les caméos de d'autres acteurs sont également bien trouvés : Gilles Lellouche en tête dans le rôle d'un rasta (à vous de trouver le moment de son apparition).
Des rêves pleins la tête
Pour conclure, voilà enfin un film français qui apporte une réflexion sur la vie de famille des nouvelles et anciennes générations. On se laisse bercer par le film et son ambiance surfant entre les moments de joie, de tristesse et de réussite. Bref, ce film restera graver éternellement dans la tête des gens se donnant la peine de laisser une chance à un nouveau film français. À voir et à recommander au plus de gens possible.