Le Premier Jour du reste de ta vie par Neil
Qu'est-ce que c'était long... mais long. Terrible. S'il y a bien un truc que je ne supporte pas, c'est d'être pris pour une conne par un film. Là, c'est ce qu'il s'est clairement passé, et vraiment, ça me met en colère. Tout le film n'est pas à jeter, non... je dois avouer avoir esquissé quelques sourires par ci, par là, quelques rires aussi face à de trop rares scènes assez bonnes (oh, presque insonores les rires, n'exagérons rien). La première demi-heure était la pire : carrément éprouvant ! Un ramassis de clichés dégueulasses (on se serait presque cru dans "Et toi, t'es sur qui ?"), de relecture ratée de toute une époque (au moins "Nos 18 ans" avait le mérite d'être un minimum agréable à regarder, lui, même si ce n'était pas un grand film) et de personnages tout faits (chapeau à l'adolescente grunge, non, vraiment, j'insiste !)... j'ai cru qu'elle avait duré une heure et demie. Quand j'ai vu en bas du lecteur qu'il me restait en fait le même temps à subir, j'ai pensé à arrêter là le supplice. Mais j'ai poussé le vice jusqu'au bout, je n'aime pas trop me faire un avis sur un seul début de film poisseux. Heureusement pour lui, le reste était déjà mieux - j'ai envie de dire que ça n'aurait pas pu être pire – même si ça reste mauvais. Pourtant, par éclairs, quelques bonnes scènes viennent embellir un peu le tableau, mais très vite, le réalisateur revient nous en mettre plein la vue : une chanson toutes les cinq minutes, quelques plans de caméras archi lourds et malvenus, des clichés, encore et encore, du pathos aussi. C'est mielleux, ça déborde. Tout reste grossier au final : le réalisateur te montre sans se cacher toutes les ficelles du film, où est-ce qu'il veut t'emmener, quel effet il veut provoquer, et vas-y qu'en plus de ça, on te lance telle ou telle autre chanson pour te montrer à quel moment être ému (j'adore les films qui laissent à la musique tout le soin d'en faire quelque chose de potable, dans le genre je me sens flouée, arnaquée... c'est impeccable !). Il n'y a pas de magie, ni même de subtilité. Juste quand les acteurs reprennent le dessus que le film parvient un peu à s'envoler (parce que oui, ce n'est pas eux que je blâme, mais tout le reste qui les enferme complètement, qui les écrase), mais ça s'effondre vite. Et le pire dans tout ça, je crois que c'est la suffisance énorme qu'a le film/le réal. C'est vraiment le sentiment oppressant que j'ai eu... dans les plans, dans la musique, dans le montage, dans tout, j'ai l'impression que le film transpire la volonté, l'ambition, la prétention de devenir un putain de film culte, un modèle, un guide de vie, ce genre de choses (mais bon, apparemment, vu le nombre de récompenses qu'il a eu et le nombre de fans, c'est réussi, en plein dans le mille Émile). Et ça, c'est vraiment ce qui finit d'achever ma nausée – ahah, c'est fou ce qu'un film surestimé peut me rendre amère, ne m'en voulez pas !