Après cinq ans d’absence on attendait énormément du dernier Doillon, d’autant plus qu’il retrouve ici son comédien du « Petit criminel », l’un des ses meilleurs films.
L’impression générale que donne « Le premier venu » repose sur une volonté minimaliste de raconter une histoire sur le fil du couteau. Peu de moyens, un paysage banal de bord de mer comme scène de théâtre pour des comédiens rêches en aplomb.
Là dessus Doillon n’a rien perdu. Sa force réaliste à souligner des destins ordinaires brisés, fragilisés qui au final livrent des caractères abrupts et empathiques à la beauté sauvage.
Tous les comédiens, Thomassin en tête, la révélation Clémentine Beaugrand, François Damiens ou Gwendoline Godquin sont épatants. Ils se donnent à fond à l’instinct occasionnant le meilleur et de temps en temps le pire. Car le gros défaut du film repose justement sur un manque au niveau direction de leur jeu. Doillon a toujours laissé une place à l’improvisation, mais avec un savant dosage calibré, ici, ça manque de rigueur et frôle de temps en temps l’amateurisme.
Reste toutefois un film à fleur de peau, déchirant et habité.