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On est plus à une comédie près, non ?

Hésitant depuis le générique de fin entre un 5 peut-être un poil sévère et un 6 par trop généreux, j'ai finalement opté pour des contrées presque totalement inconnues pour moi: une comédie française qui n'intégrera pas ma liste ancestrale: http://sens.sc/L2a1Ga.

Et, allez-vous me demander, lecteurs avides qui me comblez tant par vos clics réguliers, que vaut à ce prénom cet auguste privilège ? En quoi serait-il si différent de ses petits camarades, frères de disgrâce ?
(vous pouvez arpenter ma liste, elle est quasi infinie).

Si on est totalement honnête (mpfff... oui, venant de moi, on est d'accord, c'est une figure de style), pas mal des défauts propres et habituels à la comédie française sont présents: personnages stéréotypés, une certaine lourdeur d'écriture (pas tant les dialogues, plutôt réussis, nous allons y revenir, mais bien dans le procédé: chaque personnage passe à la moulinette à tour de rôle, l'heure de vérité de chacun est méthodiquement alterné), un manque pesant de surprise (élément quand même nécessaire à la réussite d'une comédie, il me semble. Si elle existe ici, elle est trop rare) et un jeu d'acteur par moment un peu surfait.
Il y a même une scène qui en rappelle fortement une autre, que j'ai appris à détester tellement elle est idolâtré par beaucoup, je veux bien entendu parler de "la crise".

J'allais oublié la voix-off empesé de Patrick.

Crotte en chocolat sur la meringue, l'aspect théâtre filmé manque lui aussi cruellement de fraicheur, même si on peut quand même admettre que ce prénom recèle plus d'idées de mise en scène que le "Carnages" de Polanski, quasi frère jumeaux du métrage qui nous occupe aujourd'hui.

Mais face de tous ces points malheureusement habituels, quelques éclairs surprenants viennent éclairer le tableau: une fois les codes convenus évacués, on prend un vrai plaisir à assister au jeu de massacre. Les dialogues fusent et sont plutôt bien sentis (même si parfois justement un peu trop écrits), l'aspect politique est assez réjouissant (s'il ne manque pas d'un certain manichéisme initial, il sait aussi nuancer son propos en balançant qualités et défauts) et les acteurs se font très plaisirs à pratiquer un ping-pong verbal vif et jouissif, suffisamment en tout cas pour que ce soit communicatif.
Une mention spéciale à la révélation Guillaume de Tonquedec.

Du coup, pas mal de thèmes sont balayés avec humour, dont celui de l'amitié, et quelques courts moments transpirent d'une réelle complicité et pourquoi pas de justesse. C'est suffisamment rare pour être salué ici.
Ça me coute un peu, mais mon rôle d'éclaireur, auquel j'attache la plus grande valeur m'y contraint: je me dois de témoigner de ces éléments aussi rares qu'inattendus dans une comédie française.

Enfin, et c'est peut-être aussi un facteur important de mansuétude de ma part, j'ai accepté (voilà comme SensCritique me rend faible: "ça me fera toujours une note de plus...") de me rendre au cinéma pour y accompagner madame et amis (renonçant ainsi à mon sacro-saint principe de ne pas donner à une future programmation de TF1 l'espace qui ne lui revient pas: un écran de cinéma).

Le rire de la salle a sans doute favorisé ma coupable indulgence.
On m'y reprendra plus.
guyness

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