Le Prénom démarre avec dix minutes assez agaçantes durant lesquelles les personnages sont présentés rapidement en voix-off. Primo les mecs, Amélie Poulain a douze ans, il est temps d’aller de l’avant au lieu de pomper allègrement le concept « Claude aime faire des clafoutis ». Deuzio, la voix-off de Bruel faut pas, non, faut carrément pas.
Bref, on se dit que ça se veut gentillet, frais et sympathique, passons sur la forme un peu ratée. Soit. Sauf que, le fond n’est pas mieux. On nous dresse les portraits de personnages ultra caricaturaux et pas très fins. C’est dommage, j’aurais attendu plus d’un film tiré d’une pièce où souvent on essaye de soigner les personnalités. On a le droit à un couple en crise, à la nana qui a sacrifié sa carrière pour son mari qui lui est radin et jaloux de son beauf qui était aussi son meilleur pote lorsqu’il était jeune sans compter le pote gay friendly qui est le super meilleur ami de la nana qui a sacrifié sa carrière. On respire. Rien de bien croustillant donc.
Bref, on se dit que ça se veut donc léger et rigolo, sans prise de tête mais plutôt prises de becs et coups de gueule. Soit. Sauf que le film ne nous décolle pas un sourire, pire il agace profondément. Déjà, l’anecdote du prénom est balayée en 30 minutes. Dans le fond, on s’en fout, je crois qu’on avait tous deviné de quel prénom il s’agissait et puis apparemment ça n’est pas le but du jeu. Ah ? Pour un film qui s’appelle Le Prénom je trouve ça un tantinet juste. Mais que diable va-t-il donc se passer pendant l’heure et quart qu’il reste ?
Les pronostics vont bon train : est-ce que Bruel comprendra enfin qu’il n’a rien à faire dans un film ? Valérie Benguigui apprendra-t-elle à jouer ? Tonquédec aura-t-il plus que 3 lignes de textes ?? Mais Bon Dieu est-il bon ce foutu tajine ???
Je vous aide un peu : non, non, oui, prout.
Déjà, sincèrement, l’idée de base est stupide. La crise lancée par un simple prénom est beaucoup trop hénaurme. Sachant qu’en plus, deux minutes avant, Bruel annonçait que sa femme avait commencé de fumer au début de sa grossesse. Mais là, personne ne dit rien. C’est vrai que c’est beaucoup plus grave si son môme s’appelle BIP.
Ensuite, le côté potes en crise ne fonctionne pas du tout. Les réparties sur trop écrites et surjouées, ce qui rend le tout imperméable à toute identification. Aucun des personnages n’est vraiment sympathique, sauf Tonquédec qui tire son épingle du jeu avec de loin le personnage le moins chiant de tous. Bruel est tout bonnement à claquer dans ce rôle de gros richard qui veut mener son monde à la baguette, on ne comprend ni son but ni ses motivations. Le reste du casting est du même acabit, mention spéciale pour Valérie Benguigui qui a visiblement oublié qu’on était au cinéma et non au théâtre et qui joue donc affreusement mal. La palme revenant à son monologue final qui, en plus d’être très mal écrit, devient fort gênant. Il sera, bien évidemment, oublié par tous en 10 minutes. Par les personnages de Berling et Bruel d’abord, qui trinquent en se marrant alors qu’ils sont tous les deux au bord du divorce et par les réalisateurs ensuite qui enchaînent sur une scène trois mois plus tard dans laquelle tout le monde est réconcilié comme par magie !
Le film est heureusement sauvé par un petit rebondissement final qui nous aura fait sourire en coin, mené, encore une fois, par le personnage de Tonquédec. Malheureusement il retombera comme un soufflé comme toute tentative du scénario à vouloir surprendre ou amuser.