"Comment flinguer l'ambiance d'une soirée pour les Nuls"

Dans "Un dîner presque parfait" , cinq personnes ne se connaissant pas mangent ensemble autour d'une table afin de juger le repas et éventuellement passer un bon moment. Dans "Le prénom", le concept est un peu différent. là, cinq personnes qui se connaissent mangent plus ou moins autour d'une table afin de se juger et éventuellement se dire ses quatre vérités;

Dès le générique de début, on est dans le bain. On ne voit apparaître que des prénoms écrits en rouge, c'est ... mystérieux. Puis, la séquence d'introduction nous laisse présager un film décalé, assez érudit, mais fixé sur Bruel. On a eu la suite attendue, mais pas de fixettes sur Patriiiiiiiiiiiiiick! non, non, tout le monde en prend pour son grade, mais chut! je me tais là.

Je vous laisserai l'honneur de découvrir ce petit bijou. Tout ce que je peux dire, c'est qu'au niveau du scénario, c'est juste une merveille dont on serait limite jaloux de ne pas l'avoir écrit. Des dialogues qui varient entre le cru et les envolées lyriques, des fausses pistes, des rebondissements, que demander de plus?
Puis ce huis clos n'étouffe pas, et cela renouvelle le genre. Et cela grâce aux personnages dont les véritables personnalités restent encore à définir. Car plus complexes, et surtout, plus bourrés de défaut que ça, tu meurs! Le tout porté par des acteurs tenant leur rôle de manière très décontractée. Mention spéciale à Valérie Benguigui, qui nous a bâti un personnage en acier trempé, tantôt par ses répliques, tantôt par ses mimiques, tantôt par ses coups de gueule.

Il y aurait tellement de choses à dire sur ce film tant il prête inconsciemment à réfléchir. passons rapidement aux bémols : la bande-son n'est pas terrible (avis purement personnel).
On perd en rythme également lors de la tirade de Claude qui explique comment.... BIIIP! j'avais promis de ne pas en dire plus.
Enfin, le film a un défaut dans sa qualité : est-ce une comédie? Oui, parce qu'on rigole , on se marre si bien que les abdominaux travaillent devant un humour si bien intelligent que souvent inattendu. Non, parce qu'on rigole devant des moments où il serait interdit de rire, vous savez, ces moments dramatiques.

Voilà, c'était un dîner loin d'être parfait, mais servi bien chaud, il permet de réfléchir quant à la réelle valeur de l'amitié et de la pesée de chaque parole.