De La Patellière et Delaporte adaptent leur pièce Le Prénom au cinéma et le résultat est, semble-t-il, le même qu'à chaque fois que cet exercice est réalisé: bon, mais on se dit que la réalisation n'y est pas pour grand chose. Comme toujours, les réalisateurs s'effacent devant leur texte, le synopsis et les acteurs, il semble que le prénom ne sera pas l'exception qui confirme la règle.


Alors difficile de parler de ce film sans vendre la mèche, un groupe d'amis se retrouve un soir sur Paris pour un dîner, l'un d'eux a une excellente nouvelle, il va être papa. On l'interroge sur le prénom choisi et sa réponse qui déplaît va transformer la soirée en une immense dispute. Je ne voudrais pas faire mon provincial primaire, mais j'en ai un peu assez de ces trop nombreux films prenant place dans les beaux quartiers de la capitale qui ne semblent peuplés que de poètes maudits et de golden boy en 4x4, enfin passons. La mise en scène donc, n'a rien d'exceptionnel, rien ne frappe, rien ne vient suggérer un début de génie cinématographique, mais il est vrai que quand le film est prisonnier d'un simple appartement pour tout décor, les extravagances de mise en scène ne sont pas simples à trouver. Mais la réussite du film n'est pas là.


L'écriture est clairement le point fort de cette pièce, de ce film, de cette pièce filmée, on ne sait plus trop en fait. La première partie est une formidable et jouissive joute oratoire, glorifiant l'esprit d'à-propos et la répartie, les répliques fusent de toute part, s'enchainant à une vitesse folle et empêchant le spectateur de respirer. Une n'a pas encore fini de nous faire rire que la suivante survient et en rajoute. C'est très écrit, tant en terme de qualité des dialogues que pour assurer une mécanique comique totalement fluide.


La seconde partie du film bascule dans totalement autre chose, la dispute dégénérant petit à petit, le rire cède peu à peu la place à un grand déballage familial ou des tabous et des secrets seront levés les uns après les autres. On en est presque un peu déçu, on avait tellement envie que cet intelligent ping-pong verbal continu, d'autant que dans la catégorie des films de familles qui s'avouent tout, le prénom n'est pas le plus mémorable. D'autant que les acteurs, sans être mauvais, ne trouvent pas ici de ces rôles qui marquent une carrière. A l'exception peut-être de Guillaume De Tonquédec, transfuge de la série Fais Pas Ci, Fais Pas Ça, qui commence à démontrer que le comique n'est pas son seul registre.


Le prénom reste une bonne comédie à la française adaptée d'une pièce, mais ne restera pas dans nos mémoires comme Le Dîner De Cons a su le faire.

Jambalaya
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le 6 déc. 2012

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Jambalaya

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