La magie, loin de l'univers fantastique que nous connaissons tous d'Harry Potter, c'est avant tout l'art de duper autrui. Tous les subterfuges sont bons pour créer l'illusion aux yeux du public qui n'attend qu'une chose, être bluffé. Travaillant d'abord ensemble, Wolverine (Rajeuni, sans griffes) et Batman, jeunes magiciens, sont prêts à tout pour obtenir les faveurs du public. Un beau jour, lors d'une prestation sur scène, leur assistante meure noyée dans un bassin car le noeud de Batman dont elle devait se défaire était trop complexe. Cette dernière n'étant pas seulement leur complice, mais également la dulcinée de Wolverine, le groupe de magicien se scinde, et Wolverine jure de se venger de son ex-ami qui lui a tout pris. Une guerre silencieuse au premier abord éclate entre les deux hommes, allant jusqu'à saboter un numéro dangereux qui coûtera à Batman deux doigts, et suivie d'une réelle course à l'audience pour laquelle tous les moyens sont bons afin d'arriver à ses fins. Tout deux persuadés que le monde n'est pas assez vaste pour eux, un seul doit rester sur la scène...
Mais redevenons sérieux.
Avant toute chose je tiens à dire que bien que fan invétéré de Harry Potter depuis ces débuts, le monde de la magie n'est en aucun cas une chose qui me fascine à la base, du moins dans la forme que la connait M.ToutLeMonde qui aurait vu un spectacle de magie lambda. Ne nous le cachons pas, ce film parle énormément de magie, et c'est très prenant, même sans y être sensible en temps normal. Mais c'est avant tout une guerre psychologique et physique entre deux hommes séparés par l'accident d'un soir. Une guerre de toute une vie. L'un arrachant l'envie de vivre de l'autre, et l'autre trouvant un nouveau sens à sa vie dans la vengeance. Une réelle réflexion se créée dans ce contexte de tension, jusqu'où un homme est-il prêt à aller pour assouvir sa vengeance, et à quel prix?
Si on en reste là pour les personnages, on peut également s'attarder sur le déroulement du film, qui fonctionne comme un tour de magie. L'explication du personnage de Cutter (Michael Caine) que l'on entend par deux fois dans le film, c'est qu'un tour de magie se décompose en 3 phases:
-La "promesse"; on ment au public en essayant de lui faire croire que rien n'est truqué en lui montrant le matériel, afin de permettre à la curiosité de s'installer dans son esprit.
-Le "tour"; on assiste ensuite au travail du magicien afin de le rendre sensationnel.
-Et enfin le "prestige"; le moment où l'imprévu se produit, où la magie se manifeste.
Et c'est typiquement ce qu'est ce film ! Un tour de magie de 2h, qui suit ce découpage à la lettre. La promesse c'est le contexte du film en lui même, cette vengeance qui pour le coup est réelle. Le tour c'est le film entier, la majeur partie de celui-ci du moins, durant laquelle Nolan, l'apprenti sorcier, joue avec nous et nous emmène où bon lui semble. Le prestige quand à lui c'est le fameux twist, le retournement de situation final qui nous laisse sans voix. En toute franchise ce n'est pas celui qui m'aura le plus bouleversé à ce niveau là, mais il faut reconnaître que ce dernier est vraiment inattendu et bien amené. Le film se veut réaliste au possible, mais possède tout de même une part de fantastique, qui n'entrave en rien la puissance de l'histoire. Je ne m'étalerai pas sur ce point afin d'éviter de gâcher l'intrigue pour ceux qui liront ma critique avant le visionnage.
Pour finir j'aimerais rendre un petit hommage à Nolan, qui arrive à mon sens à réaliser des films ultra prenants. Je suis à chaque fois scotché devant mon écran: Memento, Interstellar, Inception et maintenant Le Prestige, sont pour moi des films qui valent le détour et qui méritent d'être vus ! Coup de chapeau à notre ami Nolan pour ce tour de passe-passe sombre qui a réussi à me duper, moi crédule spectateur que je suis !