Edward et Mickey
En voyant ce titre de critique, vous vous posez sûrement la question suivante: "Mais c'est qui Edward?"Et bien, pour que vous compreniez ce titre, des explications s'imposent. En effet, le...
le 5 déc. 2022
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Il faut croire que la souris aux grandes oreilles aura l'éternelle tâche de récupérer les projets de Grands Classiques Disney abandonnés.
En effet, en plus de l'échec de Gigantic, adaptation de Jacques et le Haricot Magique finalement réalisé en moyen-métrage mettant en vedette la mascotte de Disney dans Mickey et le Haricot Magique, Mickey a été le personnage principal d'un autre Grand Classique abandonné nommé Le Royaume du soleil par Disney adapté du livre Le Prince et le Pauvre également en moyen-métrage nommé d'après le titre éponyme.
Tout comme Le Noël de Mickey qui servait d'introduction à Les Aventures de Bernard et Bianca ressortant en salles six ans après sa sortie officielle, Le Prince et le Pauvre servit d'introduction à un autre film sortit en salles à savoir Bernard et Bianca au pays des kangourous, volet suivant des aventures du couple aventurier de souris.
(souvenez-vous https://www.youtube.com/watch?v=noy8YjMz2QE )
Maintenant, penchons-nous sur l'histoire.
L'intrigue se déroule durant un hiver glacial.
Le Royaume est tyrannisé par le cruel Capitaine Pat profitant de la maladie d'un Roi généreux pour taxer la population et leur voler de la nourriture au nom du Souverain.
Durant cette cruelle période, deux jeunes garçons se rencontrent: un riche Prince nommé Edward et un pauvre paysan nommé Mickey.
Tous deux étant de parfaits sosies, Mickey et Edward échangent leurs places pour une journée; l'un rêvant d'un toit chaud, d'une vie de confort et de manger à sa faim, l'autre rêvant d'aller au-delà des portes du Château les austères obligations Princières l'enfermant dans une cage dorée.
Hélas, Mickey et Edward ne se doutent pas que leur acte irréfléchi risque de faciliter les plans diaboliques du Capitaine Pat attendant patiemment que le Roi malade trépasse et désirant se débarrasser d'Edward afin de pouvoir s'emparer de la Couronne.
Et maintenant, parlons encore un peu du contexte précis de création en dehors des abandons de projets finalement mis en scène avec la souris aux grandes oreilles en protagoniste.
Avec le succès de Le Noël de Mickey adaptant Un Chant de Noël, il était évident que Disney allait vouloir réaliser d'autres adaptations d'ouvrages connus avec Mickey en tête d'affiche.
Leur choix se porte sur Le Prince et le Pauvre de Mark Twain. À nouveau, les animaux anthropomorphes célèbres de chez Disney se voient attribués les rôles de personnages de l'oeuvre originale faisant ainsi leur propre version du récit.
Enfin, dans la théorie car dans la pratique, c'est autre chose.
En effet, sans raison apparente, contrairement à Le Noël de Mickey où ce dernier était nommé Cratchit d'après le nom du personnage de l'oeuvre lui ayant été attitré, ni Mickey, ni aucun des autres personnages de l'oeuvre ne sont nommés d'après les noms des personnages du support original.
Ce qui est incohérent vu que le moyen-métrage a conservé le cadre spatio-temporel du livre; à savoir Londres en Angleterre au XVIe siècle. Il aurait été plus logique de faire se dérouler l'histoire dans un pays non-défini car cela aurait justifié pourquoi les personnages ont conservé leurs noms Disnéens au lieu d'être nommés d'après les noms des personnages du livre.
De plus, il y a également d'autres problèmes avec ceci. En effet, certains personnages ont été supprimés. Ainsi, la soeur d'Edward semblant avoir des sentiments amoureux pour Mickey au fil de l'intrigue a été totalement évincée de l'histoire. Ce rôle aurait été parfait pour Minnie, copine de Mickey dans les cartoons.
Oui, il aurait peut-être été étrange de voir Minnie être à la fois la soeur d'un sosie de Mickey et la copine de Mickey lui-même mais ce n'est pas plus bizarre que Daisy en copine de Picsou dans Le Noël de Mickey alors que cette dernière est censée être la copine de Donald (oui, oui, dans Le Noël de Mickey, Picsou est le copain de la copine de son neveu. BERK!)
En parlant de lui, ce dernier est totalement inutile dans ce court-métrage.
La preuve, le seul truc pro-actif qu'il fait au cours du film est ouvrir une porte de prison.
En effet, s'il est toujours aussi fidèle à lui-même, il est plus présent pour grogner et se prendre des baffes qu'autre chose au lieu d'avoir un vrai rôle à jouer dans l'intrigue.
C'est vraiment dommage car son personnage, grognant quand Edward ayant trop l'habitude de faire se moque de lui quand il s'ennuie, aurait pu être proche du personnage d'Hugo détestant Edward au point de devenir le bras droit de Pat ayant pu avoir ainsi un rôle de méchant important.
Mais non! Au lieu de ça, on a juste un Donald aimant bien le Prince considérant que les moqueries d'Edward envers lui ne sont que des blagues inoffensives. De plus, cela ôte le potentiel d'Edward qui, en évoluant au cours de l'histoire, passant d'un Prince trop habitué à un statut lui donnant de l'autorité envers tous à un futur souverain plus ouvert au monde extérieur qui devra devenir un dirigeant conscienceux et généreux., culpabiliserait de voir ce qu'il a fait de Donald et lui permettrait une chance de rédemption.
Hein? Donald serait l'ennemi d'un sosie de Mickey? Impensable! Et ben en fait si, cela est totalement possible pour la raison suivante.
En effet, durant sa première apparition dans l'univers de Mickey (sa première véritable apparition étant dans le court-métrage Une petite poule avisée), Donald était, à l'origine, un ennemi de Mickey dans son premier court-métrage en couleurs: La Fanfare
https://www.youtube.com/playlist?list=PL57kFEO0Wvj80kpOHlm_XOhlUdi4V2-7S
Il aurait donc été logique de le faire revenir à son rôle d'origine dans Le Prince et le Pauvre afin, non seulement, de davantage respecter l'histoire du livre mais également pour rendre hommage aux origines de la création du personnage.
En dehors de cela, autant le dire tout de suite, Le Prince et le Pauvre n'est pas accessible à tous contrairement à Le Noël de Mickey. En effet, contrairement à ce dernier pouvant être vu à n'importe quel âge étant donné que son contenu est plus adulte qu'il n'y paraît, Le Prince et le Pauvre, lui, est clairement plus orienté kids-friendly au point que les plus âgés, à moins d'avoir déjà vu cette oeuvre dans leurs enfances ou d'être de très dévoués Disneyphiles, ne peuvent pas forcément y trouver leurs comptes.
Ceci parce que Le Prince et le Pauvre n'a pas pour but d'être sérieux mais d'être une comédie avant tout.
Mais est-ce une bonne comédie pour autant? Et bien en fait...
OUI!
Entre un Donald toujours aussi colérique et inintelligible, un Dingo toujours aussi, ben Dingo, et benêt de manière hilarante (qui surprennement n'est pas seulement drôle et se montre utile dans l'intrigue à plusieurs reprises), un Horace en conseiller d'Edward hilarant dans sa manière d'être un donneur de leçons parlant de manière exagérément snob ou encore les sbires stupides de Pat uniquement présents pour se faire taper sur la tronche, on a le parfait cocktail d'un bon cartoon de Mickey en version rallongée.
De plus, le fait qu'il y ait Mickey et un sosie de Mickey permets de représenter les différentes facettes de la souris aux grandes oreilles celle-ci n'ayant pas toujours eu la même personnalité dans ses divers cartoons.
Dans Le Prince et le Pauvre, Mickey représente l'ère du Mickey gentil, souriant et naïf tandis qu'Edward le sosie représente l'ère du Mickey altruiste, aventurier et casse-cou.
S'il y avait eu un troisième Mickey, il aurait sûrement représenté l'ère du Mickey compatissant, calme et réfléchi.
Mais si Le Prince et le Pauvre est, surtout, un cartoon de Mickey, cela veut-il pour autant dire qu'il est uniquement comique?
Non!
En effet, Le Prince et le Pauvre étant l'adaptation d'une oeuvre existante, il était évident que l'histoire de base serait traitée avec sérieux. Certes, elle est édulcorée mais, ne nous le cachons pas, Disney a toujours appliquée cette période dans ses adaptations étant, pour la plupart très sombres
(Pinocchio n'est pas pendu, La Petite Sirène ne meurt pas, tout le monde survit à la fin de Le Bossu de Notre-Dame, La belle-mère de Blanche-Neige meurt par accident au lieu d'être obligée de danser dans des souliers de fer chauffés à blanc jusqu'à ce que mort s'ensuive, le love-interest de Raiponce ne devient pas aveugle...)
Ce qui est, d'ailleurs, le cas de l'oeuvre de Mark Twain où, en plus du sujet sur la pauvreté entraînant la misère (conservé dans le moyen-métrage), il y a également ceux de l'alcoolisme, de la violence et de la maltraitance. Sujets ayant été totalement évincés du moyen-métrage avec Mickey(s).
Néanmoins, le sujet des Puissants prétendant diriger un monde qu'ils ne connaissent qu'à travers les livres et s'étant auto-emprisonné dans leurs tours d'ivoire les coupant totalement du monde extérieur a été conservé.
En effet, durant l'intrigue, l'escapade d'Edward, déguisé en Mickey, lui fait comprendre que le monde extérieur n'est pas le havre de libertés qu'il s'imaginait mais un monde opprimé par les Puissants volant tout espoir de bonheur au peuple démuni. Ce qui lui fait prendre conscience qu'il doit mettre fin à ceci.
Désormais, c'est à moi de combattre l'injustice.
De plus, nous avons droit à un moment déprimant où le Roi, père d'Edward, sur le point de trépasser pense faire promettre à son fils qu'il sera un bon souverain alors qu'il s'adresse à Mickey. Ajouté à cela un Mickey décidant de faire cette promesse au Roi afin que celui-ci disparaisse en étant heureux et vous avez une parfaite scène émouvante vous faisant verser une petite larme.
Cependant, malgré tout, ce moyen-métrage reste dans un ton Disnéen, ton dans lequel ils ont excellés sur leur antagoniste
"Plus réussi est le méchant, plus réussit sera le film." a dit Hitchkok
Dans le cas de Le Prince et le Pauvre, le contrat est parfaitement rempli. Le Capitaine Pat (ou Pat Hibulaire, éternelle némésis de Mickey) est une ordure jouissivie à suivre. En effet, derrière ses manières courtoises et son amabilité apparente se cache une véritable raclure.
Si ses motivations sont basiques (vouloir le pouvoir par n'importe quel moyen), son comportement et sa manière de faire sont délicieusement cruels: tyran malmenant le peuple et les protagonistes, n'hésitant pas à avoir recours aux menances de mort, faisant condamner à mort ceux qui le gênent, se montrant violent envers ses sbires...
Bref, un méchant jouissif.
Parlons maintenant du second protagoniste. Autant être honnête, dans ce moyen-métrage, Mickey n'est pas au top de sa forme. Si son sosie Edward, déguisé en Mickey, est intéressant à suivre, ce n'est pas le cas de Mickey, déguisé en Edward, qui a plus un rôle de victime qu'autre chose. En effet, il passe la plus grande partie de l'intrigue à être ridicule malgré lui, faire des bêtises, être maladroit...
...et se retrouve même (tout comme Pluto inutile dans l'histoire du début à la fin) dans le rôle du damoiseau en détresse devant être sauvé par Edward à la fin du moyen-métrage.
Heureusement qu'il se montre utile dans le climax sinon il aurait vraiment été inutile du début à la fin.
Parlons maintenant de la musique composée par Nicholas Pike. Celle-ci est superbe. Plus particulièrement le thème principal associé aux scènes d'action et de tension magnifiées par une animation fluide et agréable envers nos yeux rivés sur l'écran.
https://www.youtube.com/watch?v=woSP4qFZHdY
En dehors de ça, Le Prince et le Pauvre fait même une référence discrète à de la musique classique en faisant une chanson basé sur la "La donna è mobile", air de l'opéra Rigoletto de Verdi https://www.youtube.com/watch?v=EwwQdoK7lSk
Ainsi, Le Prince et le Pauvre, s'il est LOIN d'être aussi mémorable que Le Noël de Mickey, est un moyen-métrage, certes destiné à un moins large public que ne l'est Le Noël de Mickey; mais sympathique à regarder quand on aime vraiment Mickey et les personnages l'entourant.
A vous de vous faire votre avis.
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le 5 déc. 2022
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