Le Prince oublié par pierrick_D_

Djibi est un type ordinaire.Veuf,il occupe un emploi modeste et vit dans un appartement où il élève seul sa fille,avec qui il entretient une relation fusionnelle.Le soir,il invente pour l'endormir des histoires dans lesquelles il est un prince téméraire et elle une princesse qu'il sauve à chaque fois.Mais à mesure que la gamine grandit,elle se détache progressivement de cette relation exclusive,ce à quoi son père n'est pas prêt.On pourrait se demander ce qui est arrivé à Michel Hazanavicius pour qu'il soit tombé aussi bas,mais ce serait au fond ignorer que le mec n'a en réalité connu qu'une période faste de cinq ans,entre 2006 et 2011,durant laquelle il a shooté les deux "OSS 117" et "The artist",après c'était fini.Aujourd'hui il en est réduit à réaliser des navetons avariés tels que "Le prince oublié",ou à cosigner dans la presse une tribune réclamant la poursuite et l'intensification de l'inutile guerre en Ukraine,en compagnie d'une belle bande de demeurés dans son genre,qui excluent naturellement de se rendre eux-mêmes sur le théâtre des opérations,il est toujours plus facile de mettre en jeu la peau des autres.Il est donc réalisateur et coscénariste de ce furoncle filmique,qu'il a coécrit avec Noé Debré et surtout celui qui est le véritable auteur de ce pensum dégénéré,le nommé Bruno Merle,qui en plus de cosigner le script a eu l'idée originale du scénario.C'est quand même le mec qui a réalisé le sinistre "Héros",qui était déjà une torture de tous les instants.Le type devrait être interdit à vie d'approcher de près ou de loin un stylo ou une caméra,ça rendrait service à tout le monde.A priori,cette histoire d'adolescente sortant de l'enfance et cherchant à échapper à l'emprise d'un père possessif semblait sans grand intérêt.A posteriori,ça se confirme largement.La narration n'a aucun rythme et se divise en deux dimensions.D'une part la morne vie réelle des personnages,d'autre part le monde imaginaire créé par le papa,qui se matérialise sous la forme de studios de tournage dans lesquels on shoote les aventures du prince et de la princesse.A mesure que la dépendance de la gamine à son père s'étiole,le rôle du prince dans la fiction diminue,au point de finir par disparaître.Même si tout ça n'est pas palpitant à la base,ça aurait pu le faire avec un minimum de talent,hélas bien absent ici.C'est puéril et gnangnan,c'est d'un ennui absolu,et l'heure 40 du film parait durer le double.Comble de malheur,la prétention du truc a de quoi provoquer la gerbe,avec ces tentatives ratées d'aller vers l'onirisme et la poésie.Pour clore l'incident,l'emballage est assez répugnant.Tout est laid là-dedans,les décors rêvés sont pleins de couleurs criardes et de déguisements de carnaval à chier,les décors réels sont grisâtres et déprimantsles effets spéciaux misérables et la musique d'Howard Shore,pourtant le compositeur de Cronenberg ou Jackson,est d'un lugubre à se pendre.Les personnages ne sont pas laubés non plus,même Bérénice Bejo arrive à être moche,il fallait le faire.Pour ne rien arranger le fond est douteux,avec ce militantisme pour l'émancipation d'une fille qui n'a que onze ans mais que son père a tort de vouloir empêcher de passer des soirées de fêtes avec des clampins inconnus dans des lieux non identifiés.On reconnait bien là le goût de la gauche bourgeoise pour la sexualisation des enfants et la fin de l'autorité parentale,voire pour la pédophilie.Cette triste punition cinématographique est interprétée par des acteurs complètement largués qui essaient sans succès de restituer le mélange vaseux d'humour grotesque et d'émotion nauséeuse suscité par des situations et des dialogues infects.Omar Sy est ridicule en papa poule,et l'est plus encore en pseudo prince de kermesse,et François Damiens sauve à peine sa peau en méchant de pacotille répondant au nom tordant de Pritprout,ce qui situe bien le niveau de rigolade.Bérénice Bejo joue vaguement les utilités mais elle n'avait sans doute pas le choix vu que c'est son mari qui réalise.Quelques gueules de seconds couteaux un peu connus surgissent ça et là et l'on peut apercevoir Philippe Vieux,Philippe Uchan,Warren Zavatta,homme de cirque et petit-fils du célèbre clown Achille Zavatta,Lionel Laget,une Eye Haïdara totalement sous-employée et l'acteur qu'on voit dans toutes les pubs Clément Naslin.Note et critique de film de Michel Hazanavicius publiées précédemment:"The artist"-9.Moyenne:5.