Adapté d'une autobiographie de David Storey "this sporting life" décrivant une carrière météore dans le monde du rugby, avec ce premier long métrage, Lyndsay Anderson ouvre le ban du Free Cinema, lui et son comparse Karel Reisz (réalisateur).
Cette passion de coller aux êtres de chair et de sang transpire de la pellicule, cela pour péter le cadre d'un cinéma anglais conventionnel, et s'ancrer dans l'évolution sociétale du moment, mais pas seulement. Aucune concession ni sentimentalisme à la papa, n'émergent dans la représentation des différentes classes sociales, la vilénie et gangrène des riches, se confrontent au cynisme et jusqu'au-boutisme du héros, jeune mineur voulant s'échapper de son milieu à tout prix. Rien ne l'arrêtera même pas son idylle avec sa logeuse qu'il délaissera.
L'acteur principal, Richard Harris a mis le paquet dans la hargne, d'un jeu à la limite de l'hystérie, mais fallait en montrer...
Il a assuré "qu'il échangerait tous ses films (cf Major Dundee et The Molly Maguires entre autre) contre la fierté d'avoir porté ne serait ce qu'une seule fois, le maillot de l'équipe d'Irlande".
La photo est exceptionnelle contribue à scotcher de bout en bout (Denys Coop qui a bossé avec O Preminger). De même la bande son... en particulier lors des des scènes de rugby, qui sont cartonnantes...
La deuxième partie est moins saisissante, mais l'ensemble fait un film très marquant ...
On pense à Ken Loach qui a suivi cette veine, Mike Leigh, Stephen Frears, dont le sens du quotidien, serait grandement issu des pères des "angry young men".