Cassavetes s'essaie à quelque chose d'un peu plus dur ; il y a tout de même une romance, qui d'ailleurs n'a pas sa place dans le récit à mon avis, mais c'est un sacré virage.
Globalement ça tient la route : il propose un découpage pertinent, un montage posé, une ambiance nocturne sympathique. Les décors, les costumes, maquillages, les coupes de cheveux, les tatouages, tout ça est bien réfléchi et renforce le film. Mais... Cassavetes manque sans doute d'expérience. Malgré ses bonnes intentions, il manque une vision plus glauque, plus sombre. On sent qu'un tel récit demandait plus de noirceur, un peu moins de jolis cadres soignés et une caméra plus posée encore. J'ai pensé à S. Craig Zahler à de nombreuses reprises durant le film, par la manière de découper l'espace, par l'univers exploré. Sauf que Zahler aurait vraiment été plus loin dans cette folie. Et n'aurait pas perdu son temps avec une romance pour amener un happy ending peu convaincant à la fin.
Le récit est intéressant ; cette quête d'un père prêt à tout pour récupérer sa fille, c'est passionnant ; sans doute le temps aurait-il dû être marqué davantage (en insistant sur le fait que plus il tarde, plus sa fille en bave de son côté, entre lobotomisation et abus) et sans doute l'univers paraît à peine effleuré par moment. Mais c'est captivant. Les personnages sont bien écrits et bien exploités ; les confrontations entre les personnages étanchent la soif des spectateurs. La violence n'est pas assez poussée mais on sent la tension malgré tout. Et le casting est impeccable. J'adore ce Nikolaj Coster-Waldau. Heu en fait non. Enfin si mais je pensais l'avoir vu dans "The empty man" mais non, c'est un autre acteur. Mais bon, il a une bonne gueule quand même. Maika Monroe Est plutôt cool aussi. Karl Glusman en jette aussi. Hélas le réalisateur ne parvient pas à rendre justice à leur charisme.
Bref, c'est sympa mais ça aurait pu être mieux.