Interville

Si on doit reconnaître une qualité à ce film, c'est d'avoir su anticiper presque 20 avant l'arrivée de Loft Story et de toute la merde qui suit et qui pullule sur nos décodeur TNT : a dérive de la télévision et de sa logique capitaliste. Mais après renseignement, "Le prix du Danger" est en fait l'adaptation d'une nouvelle de Robert Sheckley datant de 1958 ! Tout le mérite revient donc à ce bon vieux Robert.

Car inutile de le cacher, "Le prix du danger" est loin d'être un bon film. Et ce, malgré un casting plutôt alléchant. L'idée de l’émission de télé mettant en scène la traque d'un fugitif poursuivie par 5 assaillants était pourtant propice à faire un truc stylé. Un truc tendu qui nous tiendrais en haleine pendant 1h30. Mais il n'en ai rien. Sur 1h30 de film, la poursuite entre Lanvin et ses poursuiveurs dure à peine 1/2 heure. Le reste introduit péniblement et avec lourdeur, les règles du jeu et les protagonistes qui gravitent autour de ce dernier. Les producteurs, Bruno Cremer en tête sont des caricatures de vilains capitalistes cyniques, le présentateur de l'emission Michel Piccoli est particulièrement agaçant dans son espèce d'imitation de Léon Zitrone et Gerard Lanvin est si peu expressif qu'on est loin de s'imaginer que son personnage s’apprête à risquer sa vie devant les caméras. On dirait un banal candidat de fort boyard.

C'est l'autre problème de ce film qui semble occulter tout enjeu dramatique. Sa relation avec sa compagne (soit une veuve potentielle) est bâclé en trois scènes. Le film préférant plutôt s'attarder sur les longs monologues de Michel Piccoli et sur les chorégraphies publicitaires qui ponctue l'émission. Difficile alors, en tant que spectateur du film, de se distinguer du spectateur de l'émission.

Regarder "le prix du danger" c'est comme regarder la VHS d'une vieille émission des années 80 oublié dans le grenier de ses parents. C'est mou, kitsch et chiant.