Running man
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Véritable poil à gratter du cinéma français de l'époque, n'hésitant pas une seconde à pointer du doigt les failles de son propre pays et de ses contemporains, le cinéaste Yves Boisset adaptait en 1983 la nouvelle de Robert Sheckley, The Prize of Peril. Un récit déjà transposé en 1970 pour la télévision allemande et qui inspirera plus tard Stephen King pour son roman Running Man. A noter que la version cinématographique de ce dernier se verra poursuivit en justice par l'équipe du Prix du danger pour plagiat évident.
Tournée à Paris et à Prague, cette coproduction entre la France et la Yougoslavie accuse de sérieuses rides, qu'il s'agisse de ses décors très stylisés ou de sa mise en scène, souvent chaotique. L'ensemble fleure bon le début des années 80, surtout pour le pire, entre ses costumes criards et sa bande son affreusement datée, ce qui pénalise énormément un propos portant passionnant.
Prophétisant une télévision de plus en plus truquée et putassière, vampirisant totalement la conscience de téléspectateurs incapables de penser ou de s'émouvoir, Yves Boisset et son scénariste Jean Curtelin esquissent une réflexion intéressante sur le voyeurisme et la violence, montrant une société déshumanisée où tout est question de spectacle, même la contestation. Dommage dès lors que le trait soit parfois grossier et caricatural, atténuant sensiblement l'impact d'une charge extrêmement virulente.
Collant aux basque d'un jeune Gérard Lanvin physiquement impliqué (en lieu et place de Patrick Dewaere, décédé avant les prises de vue), Le prix du danger reste un film d'anticipation agréable à suivre et parfois tendu, en avance sur son temps, et porté par un excellent casting comprenant tout de même des pointures comme Michel Piccoli, délicieusement abjecte en présentateur mielleux, et Bruno Cremer, impeccable en producteur peu scrupuleux. On ne pourra que regretter les carences formelles d'une oeuvre burnée mais bancale.
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le 13 déc. 2015
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