LE PROCES DE VIVIANE AMSALEM (17,20) (Ronit & Shlomi Elkabetz, ISR, 2014, 115min) :
Remarquable troisième volet de leur trilogie sur la "contemporaine" société israélienne et la place de la femme dans cette région encore régie par les hommes. En forme de satire judiciaire, Le procès de Viviane Amsalem se décline de manière extrêmement brillante avec une grande intelligence de récit, et réalisé avec une grande précision de compositions de plans et une virtuosité impressionnante. Les réalisateurs optent pour une minutieuse mise en scène épurée en huis clos pour dévoiler une narration lente mais au rythme toujours passionnant, où la révolte et se mêle aux rires par l'absurdité de certaines scènes littéralement ubuesques. Un procès haletant, suffocant, glaçant orchestré par un tribunal rabbinique tragi-comique, et interprété magistralement par tous les acteurs. Cette œuvre salutaire âpre et électrique, de la regrettée et admirable Ronit Elkabetz et de son frère Shlomi s'avère être un nouveau coup de maître, un acte de résistance qui résonnera je l'espère, en faveur du combat de toutes les femmes pour leur liberté, au-delà de tous les murs qui se lamentent ...Hypnotique. Engagé. Fascinant.