La vie à deux reste une source narrative inépuisable que Le processus de paix adapte de la manière la plus moderne et parisienne possible, tout en respectant les fondamentaux. Dans ce film qui aurait pu s'appeler La charte sous un toit brûlant, le ton est survolté en permanence, le couple toujours les doigts dans la prise, les scènes se succédant comme dans une suite de sketches, pas mal écrits par Camille Chamoux et Ilan Klipper, mais un peu surchargés et trop souvent en dessous de la ceinture, le tout réalisé sans éclat (euphémisme). Pas la peine de convoquer Bergman, Woody Allen ni même L'économie du couple de Joachim Lafosse, autrement plus profond, car nous sommes dans une comédie de situations et de mots qui n'a cependant pas autant d'efficacité qu'espéré dans ses tentatives de nous faire sourire. Damien Bonnard et Camille Chamoux sont d'excellents comédiens mais leur alchimie sentimentale ne saute pas aux yeux et les meilleures prestations sont plutôt à mettre au crédit de quelques rôles (trop) secondaires avec des interprètes "al dente" du calibre d'Ariane Ascaride ou de Jeanne Balibar. Quant aux parallèles tentés entre les bisbilles de couple et la situation irréconciliable et constamment éruptive entre la Palestine et Israël, disons, pour demeurer dans la mesure, qu'ils ne sont vraiment pas d'un goût très sûr.