Voir Tobey Maguire au casting de cette production s’avérait rassurant, ou bien était-ce l’effet inverse d’en attendre trop, mais il reste de l’expérience un goût amer. Un film qui ne sait pas trop de quoi il parle, ni par quel angle il doit aborder son sujet : est-ce la Guerre Froide ou bien le génie à l’œuvre ? Ni l’un ni l’autre selon Edward Zwick qui se concentre les trois quarts du film sur la paranoïa de Fischer, assénant presque un regard condescendant sur l’homme qu’il dépeint. Ce qui permettra à Maguire de mettre en œuvre son talent dans le beuglement. Pourtant, et c’est là que devrait se situer le cœur du film, Zwick offre quelques moments d’intensité.
Comme on voyait la magnifique partie de poker de Casino Royale, Le Prodige offre des moments parfois intenses quand il ne tombe pas dans la maladresse de représenter à l’écran le génie sous forme numérique. Il présente le jeu en plongées, par des plans courts, use du montage et joue sur les regards. Tel Wargames en son temps, qui traitait de la Guerre Froide et la critiquait violemment via un simple écran et un jeu de morpion, Le Prodige pourrait transformer le jeu d’échecs en véritable accessoire de la stratégie de dissuasion ; chose qu’il ne fait malheureusement jamais.
Retrouvez le Festival de Deauville sur Neocritics