Le grand-père, la petite fille et l'oiseau
Un coup de cœur anticipé dès la première bande annonce. Alors forcément, en allant le voir au cinéma, j’ai appréhendé d’être déçue. Eh bien non, pas le moins du monde. « Le promeneur d’oiseau » est un coup de cœur du début jusqu’à la fin.
Pourtant, l’histoire n’est pas exceptionnelle. Un grand-père ayant fait la promesse à sa défunte femme de ramener un oiseau dans leur village d’origine se retrouve accompagné par sa petite fille pékinoise, pourri-gâtée par ses parents. « Le promeneur d’oiseau » confronte deux générations. D’une part le traditionalisme des aînés, de l’autre la jeunesse chinoise moderne.
A l’image de ses parents, Renxing (la petite fille) a vécu toute sa vie en ville, est accro à son téléphone et à sa tablette dernière génération. Son grand-père est pour elle démodé avec son petit téléphone fossile ayant "déjà" deux ans. Au contact de son aîné, la petite va apprendre que la vie à la campagne peut réserver de nombreuses surprises. Le film, en exposant tendrement les rapports familiaux, est touchant. La petite fille évolue tout en finesse et acquiert peu à peu une sensibilité émouvante. Elle finit par échanger l’un de ses biens les plus précieux dans l’unique but de rendre son grand-père heureux. Adorable. Interprété de façon très juste par Baotian Li, le grand-père Zhigen est un homme simple, aimant. Respectueux de la vie et des hommes, le personnage émeut.
Au gré de leur voyage, les deux protagonistes entraînent le spectateur dans des provinces chinoises reculées. Les petits villages de la campagne chinoise ne donnent qu’une envie : faire ses valises et foncer les découvrir. Philippe Muyl transmet une sorte d’amour pour le pays, sans le juger de par sa situation politique actuelle. Le contraste avec Pékin en est encore plus fort. Inondée de monde, les villes semblent grises comparé aux campagnes luxuriantes. Une ode au voyage en somme. Si la petite fille représente la jeunesse chinoise suite à l’industrialisation massive du pays, le grand-père représente à lui seul les traditions, la douceur, le respect du peuple.
Et devinez quoi ? La petite fille finit par prendre goût à sa vie à la campagne, et comme le spectateur qui ne veut pas que le film se termine, elle refuse de rentrer chez elle malgré son amour pour ses parents.
Cette odyssée chinoise est sublimée par les plans du réalisateur français, déjà connu et apprécié là-bas pour son film « Le papillon ». Les musiques d’Armand Amar enrichissent l’univers et achèvent le spectateur ébahis.
Une claque que je ne peux que vous conseiller.