Coupable ou pas coupable ? Cela fait cinquante ans que tout le monde se pose la question même si certains ont des avis bien arrêtés sur le sujet.
Personnellement, je dois bien dire que, malgré toutes les émissions et documentaires que j'ai pu voir sur le sujet, le doute persiste, même si mon avis se rangerait plus du côté de celui de Gilles Perrault, auteur du bouquin éponyme dont est adapté ce film, réalisé par Michel Drach et sorti en 1979. Seulement, depuis, il y a eu de nombreuses thèses réfutant les faits avancés par l'auteur et, donc, par le film, ce qui a d'autant plus tendance à perdre les personnes ayant suivis cette affaire.
D'ailleurs, pour resituer l'affaire en question, c'est celle de Christian Ranucci, condamné à mort pour le meurtre de la petite Marie-Dolorès Rambla (ici renommée Elisa Garcia) dont le frère, le fameux "petit Jean", deviendra d'ailleurs un meurtrier condamné en 2004 et en 2017, ce qui mériterait un film également mais ce n'est pas le sujet.
Bref, rien de bien anormal à première vue mais Ranucci, après être passé aux aveux, a tout fait pour prouver son innocence et force est de constater (enfin avec certains faits qui sont, quelque-part, peut-être biaisés) que certaines pièces du puzzle ne collent pas.
À l'instar du bouquin de Perrault, le film se positionne clairement du côté de l'innocence de Ranucci mais si le livre était un peu plus ambigüe, le film l'est ici beaucoup moins. En effet, par exemple, le fameux couple Aubert (ici rebaptisé Garnier) est présenté comme des gens un peu bêtas cherchant avant tout leur quart-d‘heure de gloire (et en même temps, ce n'est pas très étonnant étant donné que leur témoignage a changé dix fois en deux jours), que Ranucci est présenté comme une marionnette à qui on fait dire et avouer tout ce que l'on souhaite ("c'est obligatoirement moi, il y a toutes les preuves, tous les témoins") et puis les flics qui cherchent absolument à trouver des preuves là où il y en a pas ou alors coller des morceaux qui ne vont pas ensemble (comme faire passer une Simca 1100 pour un coupé Peugeot 304).
En dehors de clamer l'innocence de Ranucci qui est discutable, le film est fidèle, à la réalité sûrement pas, mais du moins au bouquin en reprenant même quelques dialogues au mot près. Seulement, le film en tant que tel n'est pas terrible.
Effectivement, même si je trouve ce terme pompeux, je n'ai pas tellement eu l'impression d'être devant un "film de cinéma" mais plus devant un documentaire, renforcé par une voix off assez désagréable. L'intrigue est molle, de même que la mise en scène et puis le jeu des acteurs est assez aléatoire.
"Le Pull-over rouge" n'est donc certes pas inintéressant que l'on croit ou non en la culpabilité de Ranucci mais ça en revient au même que de regarder un "Faites entrer l'accusé" qui a d'ailleurs bien évidemment un épisode consacré.