Si je ne l'avais pas lancé en connaissance de cause, je n'aurais peut-être pas remarqué que ce film est signé Aldrich tant le ton diffère de ses productions précédentes. Il y a un peu de sale, quelques scènes, au fond, qui s'avèrent bien violente pour une comédie, et puis cette passion de l'indien... mais ça reste bien mince.


"The Frisco Kid" est une comédie bien chatoyante. Je m'attendais tout de même à quelque chose de plus fort, de plus fou, de plus bizarre aussi, de par le mélange de Wilder et Aldrich. Et puis cette première scène est tellement drôle qu'on s'attend à du très haut niveau par la suite. Déception, donc, puisque les gags sont finalement rares, parfois pas très drôles. Tout n'est pas à jeter heureusement et l'on se surprend à rire ou au moins sourire jusqu'à la toute fin.


L'intrigue manque parfois de rythme, est décousue. La structure est un peu cassée avec notamment cette impression que la fin ne vient pas, comme si Aldrich ne voulait pas lâcher le morceau. Il reste tout de même des scènes fortes, par des dialogues bien construits permettant ainsi d'aborder quelques sujets intéressants. J'aime beaucoup, par exemple, le rapport à la religion dans ce film. Un peu de façon sociologique, les auteurs s'attardent sur le comportement de l'homme croyant et ce au travers trois prismes : les mormons, le christianisme et les indiens. Si les premiers sont les moins bien exploités, les deux autres le sont plus amplement.


La mise en scène est assez sobre. Je n'ai pas retrouvé le Aldrich nerveux et sale qui m'avait séduit sans pour autant être déçu ; le travail de caméra n'est pas nul, mais l'on peut regretter qu'il n'y ait pas plus de recherche au niveau de la photographie. Puis le montage est parfois maladroit, certains plans semblent sortis de nulle part. Les acteurs sont assez bons. Réunir Wilder et Ford laisse entendre que les producteurs espéraient toucher le jackpot avec un tel casting. Le duo fonctionne plutôt bien, et même si j'apprécie John Wayne, je suis content qu'il ait refusé ce rôle tant j'imagine mal une telle alchimie entre Wilder et Wayne (déjà qu'on n'y croit pas trop, au début, à cette amitié entre les deux personnages). Enfin, la musique participe de l'ambiance et du ton humoristique. Si le film avait été culte outre-Atlantique, j'aurais eu envie de dire qu'il s'agissait là du "Rabbi Jacob" américain.


Bref, pas un chef d’œuvre, mais suffisamment de bonnes idées pour passer un moment sympathique devant ce film signé Aldrich.


http://image.noelshack.com/fichiers/2015/16/1429212625-the-frisco-kid.jpg

Fatpooper
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le 12 juil. 2014

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