Sorti en 1941, Billy the Kid n'est pas la première adaptation de la vie de l'un des plus célèbres personnages de l'histoire de la conquête de l'ouest, puisque King Vidor, entre autres, lui a consacré un film dès 1930. Mais cette version-ci, baptisée Le Réfractaire en français, avec David Miller (futur réalisateur du sublime Seuls les indomptés) derrière la caméra et Robert Taylor devant, fait partie de celles passées à la postérité, parmi les dizaines que Hollywood a consacrées au Kid.


Pourtant, ces aventures très romancées du jeune William Bonney sont loin de la perfection. D'un point de vue scénaristique, l'histoire est vraiment basique, presque simpliste : Billy nous est présenté comme un jeune loup incontrôlable et capable de fulgurants accès de violence, peu à peu apprivoisé par l'éleveur sympa Erik Keating, sa jolie sœur Edith et le contremaître Jim Sherwood, qui se trouve être son copain d'enfance. Lorsque tout va pour le mieux dans le meilleur des Far West, les méchants tuent le gentil patron, et Billy redevient un loup enragé, s'exposant donc au risque d'être abattu. Voilà pour le scénario, dans lequel les noms des authentiques J. H. Tunstall et Pat Garrett sont d'ailleurs mystérieusement transformés en Erik Keating et Jim Sherwood... Quant aux acteurs, si tout le monde fait à peu près bien son boulot, on ne peut guère en dire autant de Robert Taylor, qui a clairement dix ou douze ans de trop pour le rôle, et peut prétendre rivaliser avec John Wayne en Genghis Khan dans Le Conquérant dans la catégorie "plus grosse erreur de casting de tous les temps"...


Ensuite, techniquement, le niveau est assez faible. Les prises de vue lors des scènes d'action, notamment le stampede du début et les quelques chevauchées en groupe un peu plus loin dans le film, sont médiocrement exécutées. D'une part, lorsque les vaches ou les chevaux courent, on voit clairement que l'image est accélérée ; d'autre part on voit nettement aussi que les acteurs principaux, filmés en gros plan, sont en studio, et le reste du groupe, filmé en plan large, est quant à lui en extérieur. Billy the Kid a donc ce côté maladroit, presque amateur, qu'on ne saurait prendre pour le charme de la patine du temps...


Heureusement, de nombreuses scènes filmées à Monument Valley viennent illuminer le film. Magnifiées par un superbe TechniColor, ce sont sans aucun doute ces prises de vue aussi variées que spectaculaires qui ont gravé, dans l'esprit des générations qui se sont succédé devant le grand et le petit écran, la légende de Billy the Kid.

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le 17 déc. 2016

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