juillet 2010:

Cela faisait quelques temps que je n'avais pas vu un "Edgar Wallace". J'avais découvert ce pan du cinéma populaire allemand, ces atmosphères si particulières, faussement anglaises, avec "Das Phantom von Soho" de Gottlieb. Mon enthousiasme était mesuré. Après celui-ci il le demeure. C'est à dire que j'ai pris du plaisir mais sans pour autant avoir vu naitre le désir irrépressible d'applaudir à tout rompre. Il me manque encore quelque chose. Peut-être ne suis-je pas encore tombé sur les perles du genre? Plus probablement, je ne suis pas encore en mesure de goûter cela à sa juste valeur ne connaissant pas suffisamment le cinéma allemand de l'époque, ses figures récurrentes. Car ce cinéma s'appuie essentiellement sur des comédiens populaires, des tronches qui reviennent sans cesse et forment des madeleines de Proust à certains. Non bercé par ces voix, ces regards et ce type de films, je reste un peu à l'écart. Néanmoins je veux croire que ce genre reste accessible à qui s'en donne la peine. Et je recommencerai à tenter le coup. J'en ai sous le coude. D'ailleurs j'ai un brin plus apprécié cet épisode que le précédent.

L'aspect factice de la fausse Tamise, du faux Londres n'est pas sans charme finalement. Le noir et blanc a l'amabilité de rendre ça acceptable, grâce à une photographie parfois très habile à développer une ambiance sombre, humide et littéraire à la fois. Cependant on est plus près de Jean Ray que de Conan Doyle, dans ses aspects légers et en même temps assez sordides. Là encore mon inculture me joue sûrement des tours. Il faudrait que je puise à la source du romancier Edgar Wallace pour réellement aborder ce type de films avec plus de justesse.

Le fait de reconnaitre déjà des comédiens comme Kinski évidemment mais aussi ceux que je connais depuis peu comme Joachim Fuchsberger, Elisabeth Flickenschildt, Heinz Engelmann, Jan Hendriks ou Eddi Arent est un signe encourageant à persévérer avec la série. Eddi Arent, s'il ne me fait pas rire comme son personnage semble vouloir s'évertuer à le faire, commence cependant à m'intriguer. Il n'y a rien de plus fascinant que ces acteurs qui jouent les imbéciles, même si à la longue on peut s'en lasser. J'ai du mal par contre à imaginer comment Joachim Fuchsberger pourrait finir par trouver grâce à mes yeux. Son jeu me parait d'une neutralité désespérante. A noter le jeu si particulier et très abouti dans le mystère de Klaus Kinski.

On ne s'arrêtera pas non plus sur l'intrigue facilement décelable après quelques minutes, c'est bien ailleurs qu'il faut chercher matière à apprécier le film.
Alligator
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le 13 avr. 2013

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