LE RETOUR (Andreï Zviaguintsev, 2003, 102min) :
Splendide drame familial contant l’histoire de deux adolescents turbulents vivant avec leur mère et leur grand-mère qui vont assister au retour de leur père, absent du foyer conjugal depuis douze ans et dont ils n’avaient qu’une vieille photo en noir et blanc comme souvenir. Pour son premier long-métrage le cinéaste russe Andrei Zviaguintsev s’inscrit dans la tradition de l’orthodoxie. Pour illustrer cette âpre odyssée le cinéaste opte pour une mise en scène naturaliste en plans larges, offre des cadrages minutieux où la superbe photographie piquée sublime la nature pour mieux refléter la notion de danger. La narration mythologique symbolique utilise les quatre éléments (l’eau, la terre, l’air le feu) comme allégorie des tourments intérieurs pour décrire métaphoriquement ce véritable chemin de croix qui ne résout aucun mystère mais qui aura au bout du chemin, comme une traversée du Styx, fait grandir les deux enfants sur cette île sanctuaire. Cette magnifique fable biblique épurée impressionne la pellicule et le spectateur, par sa puissance du récit en boucle scénaristique inéluctable et sa beauté formelle qui fusionnent pour mieux captiver notre âme et nous déchirer le cœur. Splendide. Puissant. Bouleversant. Un coup de maître prometteur.