Pour ce cinquième round, Peter Cushing incarne un Frankenstein plus machiavélique que jamais ! Habituellement très ambigu, le personnage tient presque ici de Jack l'Eventreur, et s'avère cruel, manipulateur, assassin, et violeur par dessus le marché (bien que la scène du viol ait été exigée par les producteurs, contre l'avis du réalisateur ou des acteurs). Mais le tout avec le flegme et le charisme de Cushing, qui confère un mélange assez unique d'horreur et de classe au personnage.
Pour le reste, la réalisation de Fischer est de bonne tenue, et offre plusieurs scènes réussies (séquences d'opérations, final enflammé...). Par ailleurs, le scénario reprend le thème de la transplantation, déjà présent dans le deuxième volet, mais le creuse ici davantage. Le film, et surtout le dernier acte, pose en effet certaines questions éthiques sur les dérives du progrès, et les réactions du patient et de ses proches face à des transplantations salvatrices mais importantes (un thème toujours d'actualité). Ainsi, "Frankenstein Must Be Destroyed" est une suite très appréciable, qui montre que la Hammer peut maintenir une certaine qualité malgré la longueur de ses franchises...